Permettez-moi, mesdames, messieurs les sénateurs, de donner un troisième et dernier exemple, celui des trafics de stupéfiants. Je m’y suis attaqué avec un plan de lutte méthodique et, surtout, efficace, qu’il s’agisse des gros trafiquants ou des dealers à la sauvette, qui se tiennent à l’angle des rues, au bas des immeubles ou à proximité des écoles. Vous connaissez d’ailleurs les trois « cercles » du trafic de stupéfiants : le premier se trouve dans l’école, le deuxième à la sortie de celle-ci, et le troisième trois cents ou quatre cents mètres plus loin, où l’on deale plus allègrement. J’ai donné à toutes les forces de sécurité le même mot d’ordre : occuper le terrain et démanteler les réseaux, autant que faire se peut. Dans cette optique, elles ont investi les halls d’immeubles.
Je me suis rendu à Sevran avec le préfet Christian Lambert, l’ancien patron du Raid, qui est d’ailleurs salué par l’ensemble des élus, du moins ceux que j’ai rencontrés. Nous avons pénétré dans des halls d’immeubles, sur le fondement, d’ailleurs, d’indications de riverains excédés. Les forces de l’ordre n’y allaient plus depuis un certain temps. Aujourd’hui, elles investissent les halls, les toits, les cours et les parties communes de ces immeubles.
Je vous signale également que, en Seine-Saint-Denis, 2 280 contrôles de halls d’immeubles ont été menés sur quatre mois. Bien sûr, cela ne résout pas tout ! Mais c’est un signal qui se diffuse.
Grâce à ce plan de bataille, les saisies de cocaïne ont augmenté sur les sept premiers mois de cette année de 16 %, celles de cannabis de 16 % également et celles d’avoirs financiers sont, à ce jour, aussi importantes que pour l’ensemble de l’année 2009. Par ailleurs, 7 725 trafiquants de drogue ont été interpellés, contre 7 090, soit une augmentation de près de 10 %. Vous avez pu lire dans la presse le compte rendu des coups de filet réalisés.
Parce que les délinquants se spécialisent, nous apportons une réponse calibrée. Parce qu’ils s’adaptent à l’évolution de la société et aux failles éventuelles de la législation, l’État ne doit leur laisser aucun répit. C’est pourquoi il y aura autant de lois et de règlements que nécessaire, même si le présent texte sera la seule loi de sécurité intérieure du quinquennat.
Nous tenons le cap et les résultats sont là. Depuis sept ans, de 2002 à 2009, la délinquance globale a diminué de 14, 41 %, la délinquance de proximité de 35 % et les cambriolages de 28 %. Surtout, le taux d’élucidation – j’insiste sur ce point, puisque l’on m’oppose toujours l’évolution des effectifs – est passé de 25 % à 39 %. Il ne s’agit donc pas seulement d’une question d’effectifs