Intervention de Brice Hortefeux

Réunion du 7 septembre 2010 à 16h00
Orientation et programmation pour la performance de la sécurité intérieure — Discussion d'un projet de loi

Brice Hortefeux, ministre :

Nous sommes, depuis quelques années, l’un des pays les plus sûrs du monde, mais il nous faut bien sûr encore progresser.

Je signale à cette occasion que le métier de policier, dont certains sourient parfois, est un métier à part. Ce n’est pas une activité professionnelle tout à fait comme les autres. J’ai pu encore le mesurer en me rendant, dimanche soir, dans la famille du jeune Nicolas Debarge, policier de vingt-cinq ans, également sapeur-pompier volontaire, qui s’est noyé en essayant de secourir quelqu’un, déjà connu des services de police, qui avait décidé, de son propre chef, de se jeter à l’eau pour des raisons qui lui appartenaient et que la justice devra préciser.

Quand on rencontre la famille de ce policier, ses parents, son frère, sa compagne, ses collègues de la BAC, qui ont vu leur camarade couler – je parle sous le couvert de l’ensemble des élus, qui sont confrontés à ces situations, et plus particulièrement sous celui des anciens ministres de l’intérieur – et que l’on s’adresse ensuite, comme je l’ai fait dimanche soir dernier, à vingt et une heures, à deux cents policiers rassemblés, on ressent pleinement tous les sentiments que vous pouvez imaginer. Je vous le dis, on est alors non pas dans l’exercice du discours, mais dans l’émotion, la peine partagée, le soutien et même l’affection. Des élus de toutes sensibilités étaient d’ailleurs présents à cette occasion.

Ce métier n’est donc pas comme les autres. Onze policiers et douze gendarmes sont décédés dans l’exercice de leur fonction depuis le début de cette année. J’ai aujourd’hui l’occasion de rendre hommage à leur action.

Le combat n’est jamais totalement gagné, car il ne cesse de se renouveler. Aujourd’hui, nous proposons de renforcer l’arsenal législatif pour aller plus loin et plus fort.

Tout d’abord, je voudrais répondre à certaines critiques, selon lesquelles chaque fait divers suscitant une certaine émotion ferait ensuite l’objet d’un texte.

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