Nous assistons ainsi à l’abandon d’une mission régalienne de l’État au profit soit du privé, soit – M. Zocchetto l’a souligné tout à l’heure – des collectivités territoriales, lesquelles, évidemment, ne l’ont jamais demandé.
La deuxième raison de votre échec tient à vos choix politiques, monsieur le ministre. Non, il ne suffit pas d’ajouter des infractions aux infractions comme on collectionne des petites boîtes et de répondre à l’émotion en aggravant toujours plus les peines, en durcissant leur exécution ou en restreignant le pouvoir du juge, pour améliorer la performance de la sécurité intérieure et mettre en œuvre une politique cohérente.
Comme M. le président du Sénat, dont je tiens à saluer la sagesse, l’a déclaré hier dans une interview au journal Le Monde, « il faut regarder avec attention et raison les mesures et les méthodes envisagées ».
Permettez-moi d’appliquer cette approche à quelques-unes des mesures proposées dans le texte que vous nous soumettez, monsieur le ministre.
Des mineurs de moins de treize ans font parler d’eux dans une cité. Votre réponse est immédiate : couvre-feu !