Intervention de Renaud Donnedieu de Vabres

Réunion du 12 octobre 2005 à 21h45
Règlement définitif du budget de 2004 — Débat sur les crédits du ministère de la culture et de la communication

Renaud Donnedieu de Vabres, ministre :

Je suis donc heureux de pouvoir rendre hommage devant vous au travail de modernisation accompli par les fonctionnaires du ministère de la culture pour répondre à tous les défis. En effet, on dit souvent de mon ministère que c'est un « bazar », qu'il est mal géré et qu'il ne communique pas la réalité des chiffres. Or je suis, quant à moi, pour la transparence absolue.

Il est vrai que nous avions des progrès à faire ; toutefois, ceux qui ont eu à gérer avec moi certaines crises sociales et économiques savent que, s'il m'était arrivé un accident et si j'avais disparu avec les membres de mon cabinet, la mémoire stratégique et l'action opérationnelle auraient peut-être fait défaut, mais la continuité aurait été assurée grâce à une meilleure prise en compte des réalités économiques et financières dans la gestion de ce grand département ministériel.

Les moyens, les objectifs, la mesure des résultats ne sont que des outils pour faire connaître et reconnaître l'action de la rue de Valois comme partie intégrante de la politique globale menée par le Gouvernement pour l'emploi, pour la cohésion sociale, pour l'attractivité du territoire et pour la préparation de l'avenir. J'ai pu m'en rendre compte en visitant cet après-midi, à l'issue des questions d'actualité au Palais-Bourbon, une grande entreprise française de création de jeux vidéo qui est engagée dans une grande bagarre mondiale où les enjeux économiques et financiers sont confrontés à la création artistique dans ce qu'elle a à la fois d'immatériel et de très incarné.

Je suis donc heureux de faire le point avec vous sur la vérité des chiffres et sur la nécessaire modernisation du ministère de la culture.

Monsieur le rapporteur spécial, vous avez parlé de l'année 2004 comme de l'année des « trois crises ». C'est aussi l'année où nos concitoyens ont pris conscience de l'importance du patrimoine et du spectacle vivant pour le rayonnement de leurs régions, de leurs territoires, peut-être d'ailleurs malheureusement a contrario par les conséquences de la paralysie ou de l'arrêt d'un certain nombre de spectacles.

J'entends mettre en valeur aussi bien le patrimoine que le spectacle vivant. Et parler du patrimoine, je le répète, c'est parler non pas d'une nostalgie mais d'un capital d'avenir.

Monsieur le président de la commission des finances, j'évoquerai les chiffres avec beaucoup de liberté, parce que j'ai bien conscience que les batailles se gagnent en amont. En effet, si l'on n'a pas d'abord redéfini un certain nombre de concepts, on est fragile et vulnérable, et tout mon travail rue de Valois depuis dix-neuf mois que j'exerce la magnifique responsabilité qui m'a été confiée consiste à faire comprendre la nature exacte des enjeux qui sont les nôtres.

Nous sommes ainsi en passe de gagner la bataille de la diversité culturelle à l'UNESCO, même si nous devons faire face encore à quelques réticences : en effet, le concept que nous avons défini a la peau dure et il résiste aux altercations et aux contradictions.

La culture est un domaine fragile si, en amont, le concept n'a pas été suffisamment étayé. : je ne veux pas que l'on me dise que ce que je propose est sympathique, que j'ai réussi un certain nombre de choses, que vivre au milieu des artistes est bien ; tout cela me va droit au coeur, mais mon véritable objectif est de redéfinir l'aspect stratégique de la culture pour le développement de notre pays.

Vous avez façonné et lancé cette dynamique puisque 2004 a été l'année d'une mobilisation sans précédent des élus, tant à l'Assemblée nationale qu'au Sénat. En témoigne le débat qui s'est tenu ici même le 1er février dernier, sous la présidence de M. Christian Poncelet.

Lorsque je pratique une politique de relocalisation et d'ouverture de notre patrimoine aux tournages et au spectacle vivant, peu importe que certains de mes détracteurs disent que je me prends pour le « patron d'Hollywood », cela m'est complètement indifférent ! Mon objectif est de faire en sorte que chaque lieu dont j'ai la responsabilité puisse servir à toutes les formes d'expression artistique, qu'il s'agisse du spectacle vivant, du cinéma ou de l'audiovisuel.

Là encore, les résultats se mesurent immédiatement. L'extension du crédit d'impôt au cinéma et à l'audiovisuel que vous avez votée a permis de créer ou de sauvegarder 3 000 emplois, et les discussions que j'ai eues récemment à Bruxelles pour conforter les aides françaises au cinéma ou à l'audiovisuel ainsi que celles que j'aurai demain pour obtenir un crédit d'impôt pour les jeux vidéo ont des conséquences directes et immédiates sur l'emploi et sur le rayonnement de notre pays.

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