Alain Anziani l’a dit avant moi : il y a 170 000 agents dans les sociétés de sécurité privées, contre 220 000 policiers et gendarmes. Le moment n’est pas loin où il y aura plus de monde dans les sociétés de sécurité privées que dans les forces publiques !
Votre bilan en matière de sécurité est loin d’être aussi flatteur que vous le laissez paraître dans le rapport annexé. La politique du chiffre impose des charges de travail excessives aux services de sécurité. Les statistiques n’enregistrent pas correctement la délinquance de proximité. La « main courante » se substitue au dépôt de plainte. Ce procédé ne peut dissimuler l’augmentation de violences faites aux personnes, et notamment aux forces de sécurité, auxquelles je veux rendre l’hommage qu’elles méritent, compte tenu des risques croissants qu’elles encourent du fait de la violence accrue des bandes.
Vous reconnaissez d’ailleurs, d’une certaine manière, l’échec de votre politique en multipliant les équipements de protection des forces, équipements dont elles ont besoin. La réponse que vous prétendez apporter, avec la déchéance de la nationalité des auteurs de violences contre les policiers et les gendarmes, sera inefficace, vous le savez bien – à supposer qu’elle soit compatible avec la Constitution !
Mai là n’est pas le problème à vos yeux. Votre politique est essentiellement gesticulatoire. M. Sarkozy, il y a cinq ans, prétendait nettoyer les quartiers au Kärcher, et faire la guerre à la « racaille », ce qui n’est pas tout à fait la même chose que les « sauvageons », soit dit en passant !