Ma question s'adresse à M. le ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille.
La France est désormais en tête des pays européens pour la consommation de la drogue par les jeunes et, depuis dix ans, le nombre de jeunes qui consomment quotidiennement du cannabis a triplé.
Derrière les chiffres, il y a des vies brisées, une immense douleur et il y a aussi, monsieur le ministre, un formidable échec qu'on ne peut plus se contenter de camoufler en se dédouanant sur « la faute à la société ».
Cet échec était-il prévisible ? Est-il surprenant ? Je ne le pense pas et je voudrais m'en expliquer au travers de deux exemples, le premier étant fourni par l'action de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, la MILDT.
Je crois très sincèrement que la MILDT a participé à une triple dérive.
La première dérive est celle de la banalisation. Au prétexte d'une approche globale des dépendances, on a mis sur le même plan l'alcool, le tabac, les psychotropes et la drogue, ce qui a brouillé les repères et encouragé un relativisme destructeur.
Deuxième dérive, la MILDT ne lutte pas efficacement et réellement contre la consommation. Au contraire, au motif, là encore, d'une politique de réduction des risques sanitaires, elle préfère encourager et financer des associations qui distribuent des kits et des brochures pour se droguer proprement.
Troisième dérive, la MILDT privilégie une politique de substitution à une politique de sevrage, ce qui coûte très cher à l'assurance maladie, dont vous êtes comptable aussi : plus de 100 millions d'euros.
Notre collègue Roland du Luart avait d'ailleurs, voilà quelques années seulement, établi un excellent rapport dans lequel il pointait déjà un certain nombre de dérives ; ce rapport est malheureusement resté sans suite.
Mon second exemple est celui d'une association qui édite un journal : Le journal des drogués heureux.