Le présent projet de loi d'orientation agricole apparaît emprunt d'une vision libérale de l'agriculture, qui conduira à accentuer les dérives de l'agriculture intensive et de l'agrandissement perpétuel des exploitations qui se produit depuis les grandes lois agricoles du début des années soixante.
La rupture prônée, qui consiste dans la promotion de l'agriculture d'entreprise, que le rédacteur du projet de loi se garde prudemment de définir, n'apparaît ainsi que comme un leurre cachant la fuite en avant de la désertification et de la concentration des exploitations.
En fait, ce texte rompt surtout avec le mouvement institué par la loi d'orientation agricole du 9 juillet 1999, qui a permis la reconnaissance de la multifonctionnalité de l'agriculture, en marquant notamment le rôle prééminent de l'agriculture comme activité économique essentielle pour le maintien de la biodiversité, l'aménagement et l'entretien du territoire.
La loi de 1999 a marqué l'importance écologique d'une activité agricole durable. L'actuel projet de loi semble ignorer cette présentation essentielle. Cet amendement tend donc à réparer cette omission.