Intervention de Nicolas Sarkozy

Réunion du 25 novembre 2004 à 11h30
Loi de finances pour 2005 — Discussion d'un projet de loi

Nicolas Sarkozy, ministre d'Etat :

Autre problème : le déficit des Etats-Unis et le prix du dollar.

Il faut reconnaître que le dollar s'écroule par rapport à toutes les monnaies du monde. L'euro ne monte pas, c'est le dollar qui baisse ! On s'en rend compte en comparant son taux de change avec celui du franc suisse, du dollar canadien, du yen et même du huan.

Ill faut envisager des solutions pour remédier au problème. Les Américains - qui sont nos amis et nos alliés - doivent engager une politique déterminée pour maîtriser leur déficit et éviter que leur monnaie ne fausse les échanges commerciaux. C'est absolument obligatoire.

En comparant la situation de la France à celle des Etats-Unis, on comprend que les problèmes ne sont pas les mêmes. En France, l'Etat est trop endetté et les ménages ne le sont pas assez.

A cet égard, il faut arrêter de complexer les ménages sur la question de l'endettement. Un jeune couple qui s'endette pour acheter un appartement, pour renouveler son électroménager ou pour changer de voiture, c'est un jeune couple qui croit en l'avenir et qui fait un pari optimiste. Une grande nation, ce n'est pas simplement une nation de rentiers ou d'épargnants ; c'est une nation où les hommes et les femmes croient suffisamment en l'avenir pour se tourner vers lui.

Les Etats-Unis connaissent le problème inverse au nôtre. Le taux d'épargne des ménages y est de 1, 3 % alors qu'il oscille entre 15 % et 16 % en France.

On se trouve alors dans la situation suivante, qui est quelque peu paradoxale : la première puissance économique du monde est structurellement débitrice alors qu'elle devrait être créditrice puisqu'elle est la plus riche. Elle devrait prêter au monde entier.

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