Intervention de Alain Lambert

Réunion du 25 novembre 2004 à 15h15
Loi de finances pour 2005 — Discussion d'un projet de loi

Photo de Alain LambertAlain Lambert :

Monsieur le secrétaire d'Etat, je me suis demandé s'il était convenable de m'exprimer sur une matière relevant de récentes attributions.

Puis, j'ai pensé qu'il n'y avait au fond pas d'incompatibilité, ni de délai de convenance à observer dès lors que, comme ministre, notre parole ne peut être que celle du Gouvernement, alors que, comme parlementaire, c'est de nos électeurs que nous tenons notre légitimité. Dire nos convictions n'est donc plus seulement un droit, mais est un devoir.

Il reste que mon but, monsieur le secrétaire d'Etat, est de vous aider, car je connais la difficulté, et parfois l'ingratitude, de votre tâche. Croyez bien que je ne vous ferai pas défaut.

Afin de ne pas ajouter à tout ce qui a été très bien dit par les orateurs précédents, je limiterai mon propos à trois thèmes : les dépenses, les ressources humaines de l'Etat, la dette.

Ces sujets de fond traversent la vie des ministres et celle des gouvernements. Mon propos ne vise personne en particulier et concerne chacun d'entre nous.

Pour chacun des sujets, je vais essayer de m'appuyer sur un constat qui a été dressé par nombre d'intervenants précédents et aussi d'ouvrir des pistes de réflexion.

Le premier sujet est celui des dépenses. Le constat est simple : nous assistons à la rigidification, voire la pétrification, des dépenses publiques à tel point que les choix discrétionnaires, c'est-à-dire vos choix, relèvent aujourd'hui du symbole.

L'Etat est d'abord employeur, il est débiteur, et cela consomme le principal de ses ressources. Le service de la dette et les rémunérations représentent plus de la moitié des dépenses. Les marges de manoeuvre sont devenues plus négatives que positives, de sorte qu'en début de procédure budgétaire le Gouvernement et plus particulièrement vous-même, monsieur le secrétaire d'Etat, à défaut de surplus à répartir, vous avez plutôt des économies à solliciter.

Notre méthode d'élaboration du budget porte une part de responsabilité dans cette situation qui se fonde sur une succession de dialogues bilatéraux entre le secrétaire d'Etat au budget et les ministres gestionnaires. Ces ministres vous demandent au moins les crédits qu'ils ont reçus l'an passé.

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