Intervention de Jean-Jacques Jégou

Réunion du 25 novembre 2004 à 15h15
Loi de finances pour 2005 — Discussion d'un projet de loi

Photo de Jean-Jacques JégouJean-Jacques Jégou :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'Etat, mes chers collègues, en arrivant au sein de cette Haute Assemblée quelques semaines avant la discussion du projet de loi de finances, habitué d'un autre débat budgétaire à l'Assemblée nationale, je me demandais, compte tenu de la situation des finances publiques, s'il était séant de s'exprimer en toute franchise.

En entendant Nicolas Sarkozy et notre rapporteur général, Philippe Marini, ce matin, le président de la commission des finances, JeanArthuis, cet après-midi, les différents orateurs, notamment Alain Lambert, que j'ai écouté avec beaucoup d'attention, lui qui fut ministre délégué au budget, j'ai été conforté dans ma volonté de parler franc et, hélas ! dans mon opinion que les finances publiques de notre pays étaient dans un état alarmant.

En effet, la dette de l'Etat continue de croître pour atteindre aujourd'hui 1 100 milliards d'euros. Les Français s'en rendent-ils compte ? Comme l'a dit Alain Lambert, je ne le crois pas. En effet, parler de 65% du PIB n'est pas clair !

Nicolas Sarkozy expliquait ce matin que « ce budget a été bâti pour la croissance et que, sans croissance, on ne réduit pas le chômage et on ne réduit pas les déficits ». Dont acte. Cette volonté de réduire les déficits, nous savons qu'il en était véritablement animé, mais elle ne s'est malheureusement pas suffisamment traduite dans la réalité de ce projet de loi de finances pour 2005.

En effet, si l'accroissement des dépenses publiques a été limité, cela s'est fait de manière conjoncturelle, en recourant à quelques artifices, comme l'a pudiquement relevé le président de la commission des finances, sans réellement apporter de solution pérenne au problème du déséquilibre de nos finances publiques.

C'est la raison pour laquelle ma perception de ce PLF est plus que mitigée, d'autant qu'il est construit sur l'hypothèse d'une croissance optimiste mais, hélas ! de moins en moins probable. Je souhaite vivement me tromper, monsieur le secrétaire d'Etat.

Par ailleurs, nous avons pu constater en commission des finances, en examinant plusieurs budgets, comme l'a également rappelé Jean Arthuis, que la minoration des dépenses était fréquente ; c'est le cas, notamment, pour le budget de la santé et de la cohésion sociale, que je rapporte.

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