Intervention de Virginie Klès

Réunion du 22 juin 2010 à 14h30
Répression des violences faites aux femmes. - violences au sein des couples — Suite de la discussion de deux propositions de loi

Photo de Virginie KlèsVirginie Klès :

L’emprise commence par les mots, par la violence psychologique, et se termine par la violence physique et psychologique, c’est-à-dire les coups + les mots. L’emprise est caractérisée par la réitération, par l’aggravation des agressions, par l’impossibilité de sortir de la relation pour les deux protagonistes – l’auteur et la victime –, bref, par la torture.

C’est pourquoi, quand on veut lutter contre les conflits ou contre l’emprise, la prévention, la protection et la répression ne doivent pas utiliser les mêmes moyens, parce que ceux-ci ne sont pas également efficaces selon que l’on se situe dans l’un ou l’autre cas.

Or, le texte qui nous est proposé aujourd’hui fait parfois l’amalgame, en tout cas ne distingue pas suffisamment entre le conflit et l’emprise. Cela limite son apport et son efficacité.

Ce texte contient pourtant des choses positives. Je pense à l’ordonnance de protection. Il s’agit, bien sûr, d’une avancée primordiale. Le fait de pouvoir prendre des mesures pour protéger la victime et la mettre à l’abri est quelque chose de primordial.

Or, en l’occurrence, c’est dommage, on mélange le civil et le pénal. Cela rend les choses plus difficilement compréhensibles pour les victimes comme pour les associations. La nécessité de la preuve n’est pas la même au civil et au pénal, ce qui créé des incompréhensions.

La preuve n’est pas une méfiance à l’égard de la victime. Elle est, au contraire, une protection. Il ne faut pas oublier que dans les phénomènes d’emprise on a souvent affaire à des manipulateurs pervers, qui inversent la culpabilité, …

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion