Intervention de Marie-Luce Penchard

Réunion du 20 octobre 2009 à 14h30
Débat sur la situation des départements d'outre-mer — Iii- débat interactif et spontané

Marie-Luce Penchard, secrétaire d'État :

Monsieur le sénateur, vous avez raison de rappeler la déclaration que j’ai faite au sujet du tourisme, à l’occasion du salon Top Résa.

Le tourisme est un secteur prioritaire pour l’outre-mer car, nous le savons, c’est un secteur à fortes potentialités, notamment en termes d’emploi. Dans ce domaine, il faut agir à trois niveaux : à court terme, à moyen terme et à plus long terme.

À court terme, compte tenu de la crise sociale que nous venons de traverser, il faut relancer l’activité, ce qui passera forcément par des actions de communication et de sensibilisation sur la destination.

J’ai donc fait savoir au comité martiniquais du tourisme que j’étais disposée à accompagner ces démarches dès lors qu’elles porteraient sur des actions dont on pourrait mesurer l’incidence réelle sur le nombre de touristes accueillis dès la saison prochaine. Nous travaillons sur ce dossier, et j’aurai l’occasion de me rendre très prochainement à la Martinique, avec Hervé Novelli, pour présenter quelques dispositions à ce sujet.

Il existe également un certain nombre de dispositifs d’aide et de soutien permettant aux entreprises de faire face à la situation particulièrement difficile qu’elles rencontrent. Je ne vais pas tous les citer, mais je pense notamment au plan Corail d’étalement des dettes. Il fait partie des mesures de soutien destinées à éviter les fermetures d’hôtel comme celles que nous avons connues au cours des derniers mois.

À moyen terme, le dispositif de la LODEOM offre au tourisme, en tant que secteur prioritaire, des moyens considérables au niveau tant de la défiscalisation que des exonérations de charges. Je ne vais pas énumérer ces mesures, mais je pense, par exemple, à celles qui concernent la rénovation hôtelière.

En revanche, je voudrais insister sur un point : nous ne pourrons pas relancer le tourisme si nous ne réglons pas deux problèmes.

Le premier a trait à la confiance. Pour rétablir cette dernière, il faut faire en sorte que la tension sociale existant dans nos territoires s’apaise, et ce de toute urgence. C’est la seule façon de revaloriser la destination, sachant, je le répète, que nous disposons de fortes potentialités dans le domaine du tourisme.

Par ailleurs – je m’autorise peut-être à le dire parce que je suis moi-même ultramarine –, les Martiniquais et les Guadeloupéens doivent s’approprier ce secteur d’activité. Ils ne doivent pas considérer le tourisme seulement comme le secteur dans lequel on peut espérer obtenir un emploi quand on n’en a pas trouvé ailleurs. Il faut donc montrer que, compte tenu des postes de responsabilités qu’il recèle, le tourisme peut aussi jouer un rôle d’ascenseur social.

Cette question d’appropriation – vous le savez très bien, mesdames, messieurs les sénateurs – est aussi liée à notre histoire douloureuse. Nous devons dépasser cette difficulté. Si nous y parvenons, chacun sera alors en mesure d’apporter sa contribution pour faire du tourisme l’une des premières activités en outre-mer.

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