J'ajoute qu'en 2005, puisque la question vient d'être posée, la situation sera également améliorée grâce à une majoration des crédits de carburants de 20 millions d'euros qui nous permettra, au moins partiellement, de faire face aux aléas qui affectent le prix du pétrole brut.
Sur le plan matériel, nous ne pouvons pas nous contenter de ce que nous avons aujourd'hui ou même de ce que nous avons commandé. Il faut également préparer l'avenir, monsieur Fréville.
En ce qui concerne la recherche et la technologie, j'ai décidé de faire un effort tout particulier cette année en augmentant de 8 % ce budget, qui passe ainsi à 1, 34 milliard d'euros. Au-delà de l'effort budgétaire, j'entends poursuivre, à travers la méthode, la politique des démonstrateurs avec, notamment, les projets BOA, bulle opérationnelle aéroterrestre, et EUROMALE.
Cela est exemplaire de ce que l'on peut faire en matière de recherche : l'Etat investit de l'argent dans ces programmes à condition que les industriels eux-mêmes fassent un effort financier en la matière. De ce point de vue, nous arrivons à dynamiser les projets en les ouvrant aussi au niveau européen. Je crois que l'on peut ainsi démultiplier l'effort qui est fait en matière de recherche.
Les ressources des études amont elles-mêmes augmenteront de 100 millions d'euros en 2005, ce qui, me semble-t-il, également répond à l'une de vos demandes.
Ainsi, le projet de loi de finances pour 2005 vise à poursuivre la modernisation de notre outil de défense.
Il convient évidemment que cela soit fait en toute rigueur budgétaire puisque nous participons, comme tout un chacun, au nécessaire effort d'économie. C'est en ce sens que j'ai repensé l'organisation du ministère en mutualisant un certain nombre de fonctions, et c'est dans cet esprit aussi que je mène un certain nombre de mesures d'externalisation.
M. Trucy m'a demandé pourquoi et comment, au-delà même de l'externalisation de la gestion des véhicules de la gamme commerciale, par exemple, ou de la gestion des logements domaniaux de la gendarmerie, on externalisait la formation de base des pilotes d'hélicoptères.
La raison est très simple : dans une logique de bon sens et d'économie, plutôt que d'utiliser des hélicoptères militaires, déjà très spécialisés pour une formation de base que l'on peut pratiquer sur n'importe quel hélicoptère, je préfère que l'on utilise des hélicoptères civils et que l'on réserve les hélicoptères militaires pour la partie typiquement militaire de la formation, ces appareils étant quand même beaucoup plus chers que les hélicoptères civils.
De la même façon, les crédits innovants doivent effectivement nous permettre à la fois de nous moderniser et de faire face à un certain nombre de contraintes.
J'ai bien noté tout ce qui a été dit en la matière ; il ne s'agit pour nous non pas de faire déraper des crédits budgétaires mais simplement d'avoir une gestion qui soit plus souple et plus efficace, et bien entendu cela se fera sous le contrôle de la Haute Assemblée.
C'est d'ailleurs dans cet esprit que, en ce qui concerne le domaine de l'administration financière, j'ai souhaité depuis deux ans que le Parlement soit pleinement associé au suivi de la gestion financière du ministère. J'ai d'ailleurs proposé à la commission de la défense de chacune des assemblées que des membres de ces commissions puissent, tous les trimestres, suivre, avec l'ensemble des responsables administratifs du ministère, la consommation qui est faite de l'ensemble des crédits.
Cette initiative s'inscrit tout à fait dans l'esprit de la LOLF et répond au souci de transparence qu'elle impose. Je souhaite qu'au-delà des programmes, qui doivent garder une certaine cohérence et dans l'élaboration desquels nous avons essayé, là aussi, de faire preuve de bon sens et d'efficacité, il y ait une totale transparence à l'égard du Parlement.