Intervention de Michèle Alliot-Marie

Réunion du 6 décembre 2004 à 15h00
Loi de finances pour 2005 — Défense

Michèle Alliot-Marie, ministre :

Monsieur Vinçon, je voudrais d'abord vous remercier, ainsi que l'ensemble des membres de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, que vous présidez, pour le travail que vous avez accompli et pour la relation fructueuse que vous avez su établir avec le ministère de la défense.

Je voudrais également vous remercier tout particulièrement d'avoir rappelé les responsabilités assumées actuellement par les militaires français sur l'ensemble des théâtres d'opérations extérieurs. Que ce soit dans un cadre bilatéral ou dans celui de l'OTAN ou de l'Union européenne, ces opérations sont de toute façon toujours menées sous l'égide des Nations unies.

Je voudrais enfin vous remercier des propos que vous avez tenus sur les militaires de l'opération Licorne. Je crois que l'on assiste effectivement aujourd'hui à une véritable opération concertée de communication qui est, en fait, une opération de désinformation. L'objectif est essentiellement d'essayer de détourner l'attention de ce qui s'est réellement passé, à savoir des violations du cessez-le-feu qui avait été décrété par les Nations unies.

Ces violations sont le fait du gouvernement ivoirien, qui veut détourner l'attention de l'opération qui, de manière délibérée, a conduit à la mort de neuf militaires français, trente-quatre autres ayant été blessés, alors que tous participaient à une opération de paix visant à empêcher de nouveaux combats entre le Nord et le Sud, combats dans lesquels les victimes sont souvent, bien entendu, des civils.

Le gouvernement ivoirien entend en outre détourner l'attention des exactions, des vols, des attaques, des propos racistes et xénophobes, de l'appel au meurtre qui a été lancé par la presse d'Abidjan, toute presse d'opposition et toute presse internationale ayant d'ailleurs été éliminées, ainsi que par un certain nombre de responsables politiques ivoiriens.

Telle est la réalité et, face à cette réalité, je crois comme vous que les militaires de l'opération Licorne, qui sont là à la demande de l'ONU pour soutenir les forces de l'ONUCI et pour protéger les ressortissants étrangers, ont fait preuve d'une maîtrise totale, d'un grand professionnalisme et d'une extraordinaire patience.

Je puis vous dire que je reçois chaque jour, de la part de Français et d'étrangers qui étaient sur place, de multiples témoignages de gratitude à leur égard. Ces personnes expriment également ce qu'elles ont vécu : des coups de feu ont été tirés sur les bâtiments ou sur les voitures qu'ils occupaient, ils ont été l'objet de menaces. Tous affirment très clairement que, sans les soldats de l'opération Licorne, ils ne seraient plus en vie, et ils leur manifestent leur reconnaissance. Je pense qu'il est bon de le dire.

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