Intervention de Didier Guillaume

Réunion du 13 janvier 2011 à 9h30
La ruralité : une chance pour la cohésion et l'avenir des territoires — Discussion d'une question orale avec débat

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume, auteur de la question :

Les déclarations d’amour à la ruralité, les bouquets de fleurs ne suffisent pas ; aujourd’hui, il faut passer aux actes, donner des preuves d’amour !

En supprimant les services publics de l’État dans les zones rurales, on ne réalise pas d’économies, si ce n’est à court terme. L’État doit rester présent dans le monde rural : il faut affirmer ce principe et le mettre en œuvre ! Les normes sur lesquelles on se fonde aujourd’hui pour décider de la fermeture d’une école en milieu rural remontent à une vingtaine d’années et ne correspondent plus à la réalité rurale. Elles doivent donc être modifiées, afin que l’on ne ferme plus une école au motif qu’il manque quelques élèves pour satisfaire à des critères obsolètes. Pareillement, une maternité a de l’avenir si elle travaille en réseau avec un hôpital public, même si elle ne réalise que de 350 à 400 accouchements par an. Si on la ferme, on obligera des femmes à aller accoucher dans un établissement situé à des dizaines de kilomètres de chez elles, ce qui leur fera parfois courir un risque vital !

Le Parisien du 8 décembre dernier, s’appuyant sur une étude de l’INSEE, évoquait l’attraction qu’exerce aujourd’hui la province, en particulier les territoires ruraux, sur les citadins. Nos concitoyens affirment ainsi leur volonté de se réapproprier l’espace rural, qui ne doit pas devenir une réserve d’Indiens ou une simple destination touristique : c’est un lieu de vie, de création, de développement.

Malheureusement, monsieur le ministre, les collectivités locales sont aujourd’hui un peu seules pour aider les acteurs privés. Certes, des dispositifs existent, tels que les pôles d’excellence rurale, mais ils ne suffisent manifestement pas à régler les problèmes.

J’en appelle donc à une nouvelle étape, à une accélération de l’action de l’État en milieu rural. C’est le moment d’agir, car les Français sont de plus en plus attachés à la ruralité. Il faut aujourd’hui, monsieur le ministre, que vous posiez des actes forts, pour prouver que l’État n’abandonne pas les zones rurales et se montre solidaire de leurs acteurs.

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