La nécessité de la convergence avec l’Allemagne s’est imposée sur toutes les travées de notre assemblée.
Vous vous livrez ainsi, madame le ministre, sous l’autorité du Président de la République, à un exercice extrêmement difficile et courageux. Vous le faites avec justesse, pour tenir compte d’une situation délicate, fruit d’une évolution qui s’est déroulée sur des décennies. Faute d’avoir eu cette culture-là, nous sommes aujourd’hui obligés de nous adapter. Or seules les réformes peuvent nous permettre de nous adapter. De ce point de vue, quelques observations s’imposent.
Tout d’abord, si nous voulons faire preuve de réactivité, nous sommes obligés de donner un signal immédiat. Cette réactivité doit sans doute se manifester davantage sur les prélèvements obligatoires que sur la dépense.
Il est absolument nécessaire de veiller à un meilleur équilibre de nos comptes. Alors que Mme Bricq propose, pour les cinq années à venir, un effort à 50/50, il vous faut, madame le ministre, comme plusieurs intervenants vous y ont encouragée, faire porter l’effort essentiellement sur la réduction de la dépense publique. C’est ce qui s’est fait dans tous les pays qui ont renoué rapidement avec la croissance. C’est indispensable si nous voulons, dans quelques exercices, retrouver des taux de croissance plus substantiels.
Je voudrais, avant de conclure, évoquer la question des finances de nos collectivités territoriales et revenir sur la compétitivité nos entreprises.
S’agissant des collectivités territoriales, il est vrai que la décentralisation doit s’orienter vers l’attribution à celles-ci de ressources propres. Ce n’est pas simplement avec le mécanisme de la péréquation que nous pourrons résoudre les problèmes qui se posent à elles.
Après le débat que nous avons eu hier, mes chers collègues, il paraît vraiment impératif que notre pays s’engage dans une réforme structurelle concernant les collectivités territoriales, à l’instar de ce qui s’est produit partout ailleurs. Ce n’est pas en optant pour le statu quo que nous aurons la moindre chance d’améliorer la situation financière de nos collectivités.
Pour ce qui est de la compétitivité des entreprises, il ne fait aucun doute que le financement des 35 heures par l’État, notre collègue Serge Dassault en a parlé, doit être réexaminé. D’une manière générale, la question du temps et de la liberté de travail doit de nouveau être traitée par notre majorité.
Tels sont, madame le ministre, les axes sur lesquels je voulais particulièrement insister.
Je souhaite vraiment que, très prochainement, vous nous soumettiez des propositions concrètes pour réduire le périmètre de l’État.
En tout cas, vous êtes sur la bonne voie. Pour la première fois depuis 1945, vous l’avez souligné, un gouvernement, à la veille d’une échéance présidentielle, prend des mesures particulièrement courageuses dans l’intérêt général, pour la France et pour l’Europe. Je vous en félicite.