Jusqu’en 1984, la France possédait une originalité dans le domaine de la santé : la gynécologie médicale, spécialité universitaire née en 1963. À la suite de la réforme de l’internat en 1984, la gynécologie médicale a été supprimée du cursus universitaire, ce qui a entraîné un déficit en gynécologues médicaux au point qu’aujourd’hui on estime à 2 101 le nombre de gynécologues médicaux et à 5 032 celui des gynécologues obstétriciens.
Cette situation porte atteinte à la santé des femmes, particulièrement en matière de prévention, puisque, si rien n’est fait, il n’y aura plus en 2015 que 600 gynécologues médicaux pour toutes les femmes en France. Pourtant, les gynécologues médicaux accomplissent une mission fondamentale. Ce sont des médecins dédiés aux femmes, à leur sexualité, dans un cadre plus large que celui de la gynécologie obstétrique.
Leur importance n’est plus à prouver. Grâce à ces professionnels et à leur rôle majeur en termes de prévention, le nombre de cancers du col de l’utérus a été divisé par quatre en vingt ans, et les femmes ne sont plus que 14 % à être privées d’utérus à cinquante ans, contre 30 % à 46 % dans le reste de l’Europe.
Le Collectif de sauvegarde de la gynécologie médicale alertait en 2010 Mme Roselyne Bachelot-Narquin, alors ministre de la santé, sur le risque de disparition de cette spécialité utile aux femmes. Reçu en délégation par l’une de ses conseillères, le Collectif recevait l’assurance qu’elle était attachée à la santé des femmes, et que, pour elle, « un médecin devait être formé pour le suivi des femmes ». Malgré ces déclarations rassurantes, un mois après, le nombre de postes d’internes en gynécologie médicale était abaissé de 27 à 24 ! Ce n’est bien évidement pas en diminuant le nombre de professionnels diplômés que l’on accroîtra le nombre des médecins en exercice.
Aussi, afin de trouver une solution à cette situation, nous proposons que soit remis prochainement un rapport évaluant les besoins des femmes et les réponses concrètes à apporter.