Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, mes chers collègues, l’action extérieure de l’État conditionne la continuité du rayonnement de la France sur la scène internationale et détermine la stratégie d’influence de notre pays.
C’est la raison pour laquelle nous accordons tant d’importance à ce budget, certes peu important au regard de l’ensemble du budget de l’État, mais capital pour l’image que nous souhaitons voir notre pays refléter à l’étranger.
Beaucoup l’ont rappelé avant moi, et je ne manquerai pas de le dire à nouveau, en juillet 2010, près de six mois avant de réintégrer le Quai d’Orsay, monsieur le ministre d'État, vous publiiez une tribune, cosignée par M. Hubert Védrine, dans Le Monde. Cette tribune, vous aviez décidé de l’intituler : « Cessez d’affaiblir le Quai d’Orsay ! ».
Votre clairvoyance faisait apparaître votre inquiétude, et je ne doute pas que votre prise de conscience sur l’évolution de notre diplomatie tenait compte, non seulement de la diminution des moyens affectés à votre futur ministère, mais également à la dégradation de la culture diplomatique de notre pays, héritage de traditions et de savoir-faire. Mars 2011 confirmait cette évolution.
L’engagement de la France en Libye, décidée au plus haut niveau de l’État, après l’intervention d’un personnage beaucoup plus préoccupé de son image et de ses relations avec la presse à sensations, fut une première du genre.
Cette décision approuvée par le Parlement ne donna pas aux Français et à la plus grande partie des observateurs mondiaux une bonne image de notre gouvernance. Elle a de surcroît mis à mal la réputation de notre diplomatie.