Intervention de Alain Juppé

Réunion du 29 novembre 2011 à 14h30
Loi de finances pour 2012 — Action extérieure de l'état

Alain Juppé, ministre d'État :

Je n’ai pas le temps de revenir longuement sur les observations de M. Chevènement. Je lui ai répondu sur notre présence culturelle.

Sur la Libye, je voudrais simplement lui rappeler – mais il le sait aussi bien que moi ! – que la France n’a pas eu de troupes à terre en Libye.

Sur notre siège aux Nations unies, je lui ai répondu en détail par anticipation.

M. Yves Pozzo di Borgo a évoqué un certain nombre de questions. Sur la Syrie, où en sommes-nous ? La répression s’exerce dans des conditions absolument scandaleuses, qui ont fait plus de 3 500 morts, une vingtaine de milliers de prisonniers, exposés à la torture.

J’ai reçu, il n’y a pas très longtemps, une délégation du Conseil national syrien qui est venue appeler la France à l’aide, nous demandant d’essayer de faciliter l’accès de l’aide humanitaire aux régions les plus touchées par cette répression.

J’ai immédiatement assuré le Conseil national syrien de notre soutien dans cette revendication. C’est la raison pour laquelle j’ai saisi à la fois notre représentant permanent auprès du Conseil de sécurité, dont l’efficacité a été saluée par un certain nombre d’entre vous, mais également la Ligue arabe et le conseil « Affaires étrangères » de l’Union européenne. Il s’agit de voir dans quelles conditions nous pourrions mettre suffisamment la pression sur le régime syrien pour qu’il accepte le libre accès d’une aide humanitaire.

Mme Josette Durrieu a livré un témoignage sur le Maroc que j’ai écouté avec beaucoup d’attention. Je partage tout à fait son sentiment sur l’attitude que nous devons avoir vis-à-vis du développement des printemps arabes.

C’est M. del Picchia qui avait salué la bonne qualité de notre équipe de la représentation permanente de New York, et je l’en remercie.

Mme Joëlle Garriaud-Maylam a évoqué les améliorations administratives qui ont été apportées dans notre réseau. Je partage son sentiment sur l’influence de TV5 Monde.

Mme Nathalie Goulet m’a posé toute une série de questions. La coopération décentralisée manquerait, selon elle, de coordination. Il faut en toute chose garder le sens de la mesure. Si le ministère des affaires étrangères prétendait dire aux collectivités décentralisées ce qu’il faut qu’elles fassent, je pense que nous aurions un rapide choc en retour, y compris de la ville de Bordeaux ! §En revanche, nous avons une direction, la Délégation générale à l’action extérieure des collectivités territoriales, qui est au service de ces collectivités et essaie d’éviter les doubles emplois.

Nous n’avons aucune méfiance vis-à-vis de la diplomatie parlementaire. Bien au contraire, je ne cesse de dire que nous devrions être plus présents auprès du Congrès des États-Unis que nous ne le sommes aujourd’hui. En effet, c’est souvent là, au moins autant, en tout cas plus qu’à la Maison Blanche, que se fait la politique étrangère des États-Unis.

Nous sommes tout à fait favorables à la diplomatie parlementaire, madame Goulet.

Pour ce qui est du réseau des étudiants étrangers, je pense, comme vous, qu’il y a beaucoup de progrès à faire.

M. Jacques Berthou a évoqué l’Afghanistan où, dit-il, notre pays serait moins présent que d’autres. Monsieur le sénateur, le Président Karzaï a rendu publiquement hommage au projet de traité de coopération que le Président de la République, fidèle à son engagement, a présenté à Kaboul, projet qui comporte notamment une dimension culturelle tout à fait importante.

Monsieur Cantegrit, j’ai bien noté vos observations relatives au fonctionnement de la Caisse des Français de l’étranger, qui est placée sous la double tutelle des ministères du budget et des affaires sociales, et non pas du ministère des affaires étrangères et européennes. C’est auprès de ces ministères que peuvent être obtenues des réponses aux questions posées auxquelles, il faut bien le constater, la Caisse, bien que consultée par nous dans le courant de l’été, n’a pas répondu.

Je ne reviendrai pas longuement sur les observations de Mme Conway Mouret. J’ai dit ce que je pensais de notre réseau culturel et de notre prétendue perte d’influence.

Je dirai un mot seulement – M. Leconte y est revenu – sur notre réseau d’établissements français à l’étranger et l’AEFE. Je ne peux pas laisser dire, là non plus, qu’il est sur le déclin. C’est exactement le contraire ! Au cours de tous mes voyages, dans toutes les capitales où je passe, ou presque, je suis systématiquement saisi de projets d’extension ici, du lycée français, là, de l’école française. C’est d’ailleurs un signe de la qualité de l’enseignement qui y est dispensé.

Vous avez fait état d’une baisse de qualité. Je constate exactement le contraire !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion