Entre le monde des Bisounours et le cataclysme décrit par M. Bodin, il y a la réalité du premier budget de l'État, avec 60 milliards d'euros par an. En comparaison avec notre PIB, nous investissons dans l'éducation bien plus que les pays développés qui nous environnent.
Il n'est pas question de supprimer les RASED, qui doivent en revanche être affectés dans les classes.
Sur un autre plan, il est exclu de réduire la formation professionnelle des enseignants. Les non titulaires à qui des classes seront confiées en septembre auront bénéficié de stages d'observation ; ils auront droit au tutorat et au compagnonnage.
Pour étoffer la médecine scolaire, nous avons recruté trois cents infirmières cette année, après une longue interruption.
Nous ne copions aucun modèle de rythmes scolaires, mais la conférence nationale analysera les exemples étrangers.
Au lycée Jean-Vilar de Meaux, les programmes du collège sont respectés, bien que l'après-midi soit consacré au sport. Je précise que l'encadrement est assuré par des enseignants d'éducation physique, au titre des trois heures qu'ils doivent à l'Union nationale du sport scolaire. J'ai également signé des conventions de partenariat avec de grandes fédérations sportives pour encadrer les élèves dans une centaine d'établissements scolaires. Au demeurant, tous les établissements n'ont pas vocation à suivre cette expérimentation.
M. Renar s'est ému de l'offre de formation privée destinée aux futurs enseignants. En ce domaine, comme pour les élèves, l'éducation nationale fait mieux et gratuitement ! Les parents rivalisent de dépenses dans les officines privées, mais nous préférons l'intervention du service public. Elle sera maintenue pour élever la formation de tous les enseignants en allongeant leur formation.
Quant à l'enseignement artistique, un professeur sera nommé à la rentrée « référent culture » dans chaque lycée pour organiser sa vie culturelle et ouvrir l'établissement sur l'extérieur. Nous avons déjà créé une plate-forme de grands films classiques pour lycéens.
M. Bodin pose comme postulat qu'un poste de fonctionnaire sur deux disparaîtra. Je lui rappelle que la moitié de l'économie réalisée est redistribuée aux enseignants. La revalorisation de 10 % en début de carrière dès la prochaine rentrée est un message fort en temps de crise.
L'internat de Sourdun est destiné aux élèves talentueux issus de milieux défavorisés, ce qui rend à l'école sa vocation initiale.
L'obligation scolaire existe de six à seize ans, avec une préscolarisation entre trois et cinq ans. En ZEP et en milieu rural, l'accueil avant trois ans permet aussi de garder certaines écoles ouvertes. Nous agissons avec discernement. Il n'est donc pas question de cesser toute scolarisation entre deux et trois ans.
La nouveauté en matière de rythmes scolaires tient à ce que l'éducation nationale veut aboutir. Il ne s'agit pas uniquement du sport l'après-midi, mais aussi des activités culturelles, afin que la nouvelle répartition du travail des élèves leur permette d'obtenir de meilleurs résultats. C'est ce que nous avons immédiatement constaté au lycée Jean-Vilar.
La modification de l'article 89 présentée par M. Carle rassure les maires en alignant le régime du secteur privé sur celui du secteur public. Dans mes fonctions municipales, je dois gérer ces dossiers avec mes homologues des communes voisines. L'éventuelle procédure amiable organisée par le préfet aboutit dans les trois mois.