Rappelant qu'il avait déjà présenté avec M. Pierre Laffitte, sur le thème général du développement durable, un rapport consacré au climat et à l'énergie, M. Claude Saunier, rapporteur, a relevé qu'il était peu fait état du concept de biodiversité, alors que celle-ci apportait à l'économie mondiale l'équivalent des richesses produites chaque année, soit 46.000 milliards de dollars. Depuis 1990, l'empreinte écologique de l'humanité dépasse les capacités de reconstitution des écosystèmes de la planète et la croissance de la population mondiale, de 6 milliards d'habitants aujourd'hui à 9 milliards en 2050, impliquerait, sur les bases actuelles, une demande deux fois plus forte que la capacité productive de la biosphère.
Soulignant que cette dernière, qui s'est révélée plus riche à l'étude qu'on ne le pensait, est entrée dans une phase de déclin très rapide, il a précisé que le rythme de disparition des espèces s'accélérait. Sur les deux cents dernières années, ce rythme a été de 10 à 100 fois plus important que les rythmes naturels d'extinction, et en 2050, il pourrait être, suivant les espèces, de 100 à 1.000 fois supérieur au rythme naturel. La planète connaît sa sixième grande crise du point de vue de la biodiversité, due à l'accroissement des pressions anthropiques. Les milieux humides et les zones continentales ont perdu 37 % de leur richesse entre 1970 et 2000 et les pertes de l'avifaune européenne -hors Natura 2000- peuvent atteindre parfois 70 % selon les espèces. Ceci résulte des prédations dans les milieux naturels provenant d'une exploitation forestière non contrôlée, d'une pêche industrielle trop intensive et de l'artificialisation des terres, ainsi qu'à l'accélération du réchauffement climatique. En France, 165 hectares de milieux naturels sont ainsi détruits chaque jour.