Intervention de Josselin de Rohan

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 1er décembre 2010 : 1ère réunion
Situation en afghanistan — Audition de m jean de ponton d'amécourt ambassadeur en afghanistan

Photo de Josselin de RohanJosselin de Rohan, président :

C'est avec plaisir que nous accueillons M. Jean de Ponton d'Amécourt, ambassadeur de France en Afghanistan, que certains d'entre vous connaissent déjà pour l'avoir rencontré à Kaboul.

Monsieur l'ambassadeur, je veux d'abord souligner l'action que vous menez, au nom de notre diplomatie et de notre pays, en Afghanistan, dans un contexte extrêmement difficile. Notre participation à la sécurisation et au développement de l'Afghanistan est importante. Nos soldats en payent le prix du sang et je salue ici leur courage et leur dévouement. Grâce à vos efforts, nous participons désormais pleinement au « Core group » des principales nations aux côtés de nos alliés britanniques et américains. Vous nous direz certainement un mot sur le processus de coordination entre les alliés et les différentes organisations internationales ainsi que sur le rôle que nous y jouons.

Le sommet de l'OTAN, à Lisbonne, s'est traduit par deux déclarations, l'une des chefs d'Etat et de Gouvernement des pays qui contribuent à la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), et l'autre du Gouvernement de la République d'Afghanistan et de l'OTAN sur un partenariat durable. J'en retiens plusieurs éléments que vous pourrez développer dans votre intervention.

Le premier est une amélioration de la situation sécuritaire qui valide la stratégie d'approche globale définie au sommet de l'OTAN à Bucarest et dont l'action de notre pays, en Kapisa et en Surobi, me paraît exemplaire : d'un point de vue strictement militaire, les offensives menées par la coalition occidentale paraissent avoir porté des coups sévères à la rébellion.

Le deuxième est celui d'un engagement à long terme des Occidentaux en Afghanistan. Il s'agit bien d'une entreprise de longue haleine à mener en partenariat avec le gouvernement et la population d'Afghanistan. Nous sommes là pour longtemps. Cet engagement va naturellement très au-delà du processus de transfert de la responsabilité de la sécurité aux Afghans, qui doit commencer en 2011 et qui se fixe pour objectif un transfert dans toutes les provinces d'ici 2014. Néanmoins, si la transition sera soumise au respect de certaines conditions, la déclaration souligne que cette transition n'est pas liée à un calendrier et qu'elle n'équivaut pas à un retrait des troupes de la FIAS.

Le troisième point est de se féliciter de la montée en puissance des forces de sécurité afghanes, armée et police, dont les objectifs quantitatifs -300 000 hommes- vont être atteints. D'un point de vue qualitatif vous nous direz ce qu'il faut en penser, puisqu'il semble que demeurent de nombreux problèmes, d'encadrement insuffisant, d'analphabétisme ainsi qu'un taux d'attrition élevé. Ces éléments sont évidemment essentiels pour évaluer le processus de transition.

La déclaration porte également sur deux points, plus politiques, sur lesquels votre éclairage nous sera précieux : les processus de réconciliation et de réintégration et, au travers des récentes élections législatives, les progrès en matière de gouvernance, c'est-à-dire de lutte contre la corruption et de respect des engagements pris par le gouvernement afghan aux conférences de Londres et de Kaboul. Certaines déclarations récentes des autorités afghanes, du président Karzaï, en particulier, font parfois douter de leur volonté de s'y conformer.

Enfin, comment évoluent les relations régionales, notamment avec le Pakistan et avec l'Iran ?

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