Intervention de Jean-Louis Carrère

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 1er décembre 2010 : 1ère réunion
Situation en afghanistan — Audition de m jean de ponton d'amécourt ambassadeur en afghanistan

Photo de Jean-Louis CarrèreJean-Louis Carrère :

Depuis des années, en ce qui nous concerne, nous réclamons un processus politique car il ne saurait y avoir de solution exclusivement militaire, et vous le confirmez. Mais nous ne voyons pas poindre la moindre proposition politique, pas plus de Lisbonne que d'ailleurs. Vous dites que, à cette conférence, la messe a été dite : alors, c'était une messe basse, on y a fait silence sur les vraies orientations politiques.

Quant au PIB de l'Afghanistan, égal à celui de la Manche, son augmentation est-elle significative ? N'est-ce pas là le discours officiel qui veut justifier notre présence là-bas ?

En y envoyant nos troupes, on voulait éradiquer le terrorisme. Nous avons changé de stratégie, sans trop en parler ni au Parlement ni au peuple français. Et les opinions publiques occidentales sont opposées au maintien de leurs troupes en Afghanistan.

Vous dites que « le pays se porte bien ». Ce n'est pas mon impression. Quant à « l'amélioration de la situation sécuritaire », je ne l'ai pas perçue il y a deux ans.

La solution, si elle existe, est politique et la fin de votre intervention esquisse un début de réflexion politique. J'aimerais que notre gouvernement et l'Alliance nous disent comment nous allons gérer ces évolutions, notamment avec le Pakistan. Je ne suis pas du tout d'accord avec le discours officiel et le flou qui entoure l'éventualité de notre départ d'Afghanistan. On nous disait qu'il était « irresponsable » de parler de retrait parce que cela conforterait les insurgés. Et voilà qu'à Lisbonne on parle de 2014, et que vous parlez de 2016 ! Si on a changé de stratégie, une fois de plus, qu'on le dise clairement. Mais finissons-en avec ce flou ! Il ya beaucoup trop d'imprécisions pour que nous souscrivions aux conclusions de Lisbonne et à la position officielle de notre pays et de l'Alliance.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion