Intervention de Jean de Ponton d'Amécourt

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 1er décembre 2010 : 1ère réunion
Situation en afghanistan — Audition de m jean de ponton d'amécourt ambassadeur en afghanistan

Jean de Ponton d'Amécourt, ambassadeur en Afghanistan :

Tout d'abord, la question du transfert du pouvoir aux Afghans ne relève pas des Américains. Le Janib est présidé par les Afghans ; ce sont eux qui prendront les décisions. En revanche, nous avons obtenu que soient consultés l'Alliance de même que les pays directement concernés. Cela paraît légitime : il s'agit du sort de nos forces. La France faisant partie du Janib, nous aurons voix au chapitre. Aucune ambiguïté, donc, sur le processus de transition, y compris dans la province du Surobi.

Que les Américains jouent un rôle essentiel en Afghanistan est l'évidence : avec 100 000 hommes sur le terrain, ce pays est le premier contributeur au titre de l'aide depuis 2001, la France est 17e. Nous ne pouvons pas prétendre à un rôle plus important que les Américains. Au reste, ces derniers sont de bons alliés. Le retour de la France dans le commandement réintégré de l'Otan est un atout qui nous a permis de faire certes certains barrages et d'être pourtant présents.

Soulignons toute la difficulté de la solution régionale, qui est -j'en suis d'accord- la seule alternative. Au regard de l'Afghanistan, le Pakistan est un monstre de difficultés. Plutôt que de parler d'une conférence, je préférerais utiliser le terme de processus. Jargon de diplomate, me répondrez-vous... Les Américains, compte tenu des moyens considérables qu'ils ont engagés, ont tendance à considérer l'affaire comme la leur. Pour autant, nous avons le droit d'avoir une opinion intelligente sur la question, de la défendre et de lancer un processus. La France n'a nullement l'intention de se substituer aux Afghans dans les négociations de paix. Pour autant, la France est directement concernée avec ses forces sur le terrain. Elle est le 4è contributeur en hommes.

De surcroît, elle entretient une relation très privilégiée avec les Afghans : le soutien du peuple français pendant la guerre du djihad a marqué les esprits ; la France y est présente depuis 1923, sans avoir jamais été une puissance impérialiste, avec une action qui lui est propre -des lycées, un centre culturel et des actions en matière de santé. Cela dit, les négociations sont assurément une affaire afghane. L'exemple anglais a montré que l'activisme exposait à des erreurs d'appréciation, sinon à des supercheries...

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