Le sujet de la radioprotection dans le secteur médical est très complexe. Nous ne pouvons pas avancer avec la certitude d'une vérité absolue. Il s'agit d'un objet de préoccupation. Nous ne voulons pas suivre le modèle japonais ou américain, avec une multiplication des examens et un accroissement des doses non maîtrisé. Nous ne pourrons éviter cela qu'avec un effort collectif qui inclut les sociétés savantes. Nous travaillons extrêmement bien avec la société française de radiologie, que nous recevons régulièrement et avec laquelle nous avons organisé un séminaire interne en septembre dernier. Nous avions pu échanger très librement sur l'ensemble des sujets. C'est vraiment en liaison avec les professionnels que nous souhaitons avancer. Les problèmes sont connus. Tant que l'accès sera plus facile au scanner qu'à l'IRM, il est évident que la seconde technique ne sera pas une alternative à la première. Le rééquilibrage du parc renvoie au ministère de la Santé, aux ARS et aux autorisations d'équipement. Il renvoie également à des sujets difficiles de responsabilité médicale. Le médecin prescrit-il un moyen ou le résultat final ? Comment est-il éclairé ? Nous avons commencé à discuter de tous ces sujets. Nous organiserons à nouveau une journée spéciale avec les professionnels.
S'agissant des installations nucléaires et de l'ANDRA, nous appliquons la loi. L'ANDRA est chargée de concevoir, de préparer, de mettre en place et de gérer les installations de stockage des déchets nucléaires. En face de nous, nous n'avons que l'ANDRA. Lorsqu'EDF a voulu nous présenter en direct un projet alternatif, nous avons répondu que nous n'étions pas concernés et qu'EDF devait en discuter avec l'ANDRA. Depuis, nous sommes revenus à un régime plus civil. Un médiateur est en cours de nomination pour rapprocher des points de vue extrêmement antagonistes. Encore une fois, face à nous, il n'y a que l'ANDRA.
A la construction, il est tout à fait clair que les nouvelles centrales sont plus sûres que les anciennes, sinon il n'y aurait aucun progrès. C'est la raison pour laquelle nous n'envisageons pas, en France, d'autoriser la construction d'autre chose que des centrales de génération 3, EPR ou son équivalent. En contrepartie, nous nous attachons à améliorer la sûreté des centrales existantes à l'occasion des réexamens décennaux. Des progrès considérables sont effectués. Cela contribue à améliorer la sûreté du parc existant. Pour être tout à fait clair, nous nous posons chaque fois la question de l'homogénéité de la sûreté dans l'ensemble du parc.
Les centrales frontalières sont un cas particulier. Il est paradoxal que nous posions la question d'une prolongation de la durée de fonctionnement de la centrale de Fessenheim au-delà de trente ans alors que de l'autre côté de la frontière, des centrales dépassent quarante ans. Ce sujet pose un problème de cohérence entre autorités de sûreté. Nous nous efforçons de bâtir cette cohérence via des projets bilatéraux et multilatéraux, comme le club des chefs d'autorité, via également la directive européenne sur la sûreté nucléaire. Sur le cas plus précis de l'Allemagne, je me bornerai à dire que fonctionner dans un système de « stop and go » politique sur la durée de fonctionnement des centrales n'est pas facile.