Intervention de Geneviève Fioraso

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 30 mars 2011 : 1ère réunion
Rapport d'activité 2010 — Audition du collège de l'autorité de sûreté nucléaire asn

Geneviève Fioraso, députée, membre de l'OPECST :

Je voudrais d'abord remercier les responsables de l'ASN pour la transparence de leurs réponses. Cette filière n'a pas toujours brillé par cette caractéristique.

Dans une filière aussi complexe que le nucléaire, la cohérence et la cohésion sont nécessaires. Les autorités de sûreté doivent contribuer à cette cohérence et à cette cohésion. Je représente le Parlement au conseil d'administration de l'ANDRA. Qu'il y ait un fossé important entre un opérateur, qui doit payer, et une autorité, dont la mission consiste à préconiser la sûreté la plus grande possible, n'est pas complètement anormal. C'est même tout à fait logique. La manière dont ce différend sera arbitré, en veillant à ce que la sécurité ne soit pas obérée par des problèmes financiers, pose problème. Nous sommes obligés de nommer un médiateur. Les débats ont duré un an. Des administrateurs ont quitté le conseil d'administration. Vous avez un peu botté en touche en précisant que vous ne répondiez qu'à l'ANDRA, mais il existe tout de même un problème de fond dans l'organisation. L'ASN n'aurait-elle pas un rôle naturel de médiateur à jouer ? Ne devrait-elle pas être plus active, par exemple en étant présente au conseil d'administration de l'ANDRA et en intervenant plus en amont ? Certaines déclarations publiques n'étaient pas de nature à harmoniser le débat et à faire converger les points de vue.

Je m'interroge également sur le renforcement des liens entre les autorités de sûreté. Avant l'accident japonais, nous avons pu entendre des déclarations très divergentes, en particulier sur la sûreté des EPR. Les différentes autorités de sûreté sont-elles complètement déconnectées des intérêts commerciaux ? Nous pouvons nous le demander. N'est-il pas dommageable qu'elles aient témoigné d'une telle incohérence ? Il faudrait trouver une convergence au niveau européen. Or les réactions de la Suisse et de l'Allemagne, après l'accident japonais, ont démontré qu'il n'existait pas de cohérence européenne dans le positionnement des autorités de sûreté. Comment améliorer cela à un niveau européen et international ? Comment y contribuez-vous ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion