Il y a des quantités non-négligeables d'eau extrêmement contaminée sur le site de la centrale. Tant que cette eau restera là, les travailleurs auront des difficultés énormes à intervenir. Que faire de cette eau ? La solution la meilleure serait de la rejeter dans des endroits contaminés, à défaut de l'entreposer quelque part, à défaut encore de l'évacuer vers les barges qui ont servi à amener de l'eau douce, et si rien de cela ne fonctionne, les Japonais seront amenés à rejeter cette eau dans la mer. Il y a déjà des fuites qui vont vers la mer. Le volume de la mer est-il suffisant pour que la contamination soit nuisible au-delà d'une certaine zone ? Je comprends parfaitement la question posée, mais cette eau ne pourra empêcher durablement les travailleurs d'intervenir. C'est un problème difficile.
Il n'est pas du tout évident qu'il faille imaginer un sarcophage. A Three Miles Island, où la moitié du coeur avait fondu, il n'y a pas eu de sarcophage. C'est un problème ouvert. Je ne peux pas aller plus avant.
L'un des réacteurs, le numéro trois, était partiellement moxé. Clairement, cela ne change pas les données. Dès lors qu'un réacteur fonctionne en utilisant du combustible à l'uranium, une partie du combustible se transforme en plutonium. Cela ne change pas les ordres de grandeur. Il n'est pas étonnant que l'on trouve du plutonium alentour, dans un nombre limité de zones. Cela prouve simplement que le combustible a fondu, ce que l'on sait.
Nous ne savons pas s'il y a production de corium.
Enfin, s'agissant du volume susceptible d'être mobilisé dans l'accident en cours, comparé à Tchernobyl, l'IRSN l'estime pour le moment à 10 %. Il faut bien garder à l'esprit que, dans le cas de Tchernobyl, le réacteur avait explosé, avec émission d'un nuage en l'air. Les conditions de dispersion étaient donc différentes de celles que l'on observe à Fukushima.