Intervention de Dominique Leclerc

Mission d'évaluation et de contrôle de la sécurité sociale — Réunion du 21 juin 2006 : 1ère réunion
Audition de Mme Danièle Karniewicz présidente de la caisse nationale d'assurance vieillesse des travailleurs salariés cnav

Photo de Dominique LeclercDominique Leclerc, rapporteur :

s'est félicité de ce que le rapport de la commission présidée par M. Jean-François Chadelat écarte explicitement la piste de la réforme de la compensation démographique pour abonder le déficit du Ffipsa. Il a noté au passage que contrairement au régime général et aux régimes alignés, celui des exploitants agricoles n'a pas augmenté ses taux de cotisations vieillesse de 0,2 % au 1er janvier 2006.

Il a fait part ensuite de ses vives réserves sur plusieurs passages du rapport du conseil d'orientation des retraites (Cor), adopté le 29 mars 2006, sur les projections à long terme de l'assurance vieillesse. Il a ainsi jugé particulièrement optimiste l'hypothèse retenue en matière de productivité (+ 1,8 % par an), alors que la moyenne récente de l'économie française ne s'établit qu'à + 1,1 %. Il a exprimé également ses doutes quant à la perspective d'un retour rapide à un taux de chômage de 4,5 % ou à la possibilité de voir les actifs du fonds de réserve des retraites atteindre 130 milliards d'encours à l'horizon 2020, grâce notamment à l'apport, d'ici là, de 50 milliards d'euros d'excédents du FSV.

Dans la perspective de la préparation de la première clause de rendez-vous de la réforme des retraites en 2008, M. Dominique Leclerc a fait part de ses interrogations sur la nature consensuelle des travaux du Cor. Il a indiqué qu'à l'occasion de plusieurs interventions récentes dans cette instance, il a eu le sentiment de se trouvé isolé, car dans l'impossibilité de faire partager, sinon même de faire simplement comprendre, ses préoccupations sur l'ampleur du défi financier que représente la pérennité de l'assurance vieillesse. Pour autant, et en sa qualité de parlementaire, il ne peut que renouveler ses inquiétudes : un diagnostic aseptisé de la situation réelle de l'assurance vieillesse ne pourrait que déboucher, dans un premier temps, sur une réforme a minima et, dans un second temps, sur de graves désillusions de l'opinion publique.

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