En réponses aux différents intervenants, M. Jean-Noël Jeanneney, président de la Bibliothèque nationale de France, a donné les précisions suivantes :
- la mobilisation de l'opinion permet de renforcer le poids relatif des considérations civiques face aux enjeux commerciaux ;
- la défense des droits des auteurs français aux Etats-Unis passe par des actions en justice, parallèlement aux actions engagées par les ayants droit américains ;
- la numérisation en mode texte, qui suppose de procéder à la saisie du texte, est certes actuellement huit à dix fois plus coûteuse que la numérisation en mode image mais elle présente l'avantage de permettre une indexation et une navigation dans le texte ; les nouvelles technologies de reconnaissance optique des caractères devraient permettre à l'avenir d'en abaisser le coût ;
- la BnF a porté une grande attention au projet de numérisation du livre foncier engagé en Alsace et en Moselle ; la société Infotechnique, qui l'a réalisée, va d'ailleurs concourir dans un test de numérisation massive qu'elle organisera prochainement ; la bibliothèque est au demeurant parfaitement persuadée de l'intérêt d'une collaboration avec les régions et participe dans cette perspective à 80 pôles associés ;
- les livres ne sont pas, en l'état actuel des choses, victimes du piratage sur Internet ; la bibliothèque « Gallica » ne porte que sur des ouvrages entrés dans le domaine public ; ce sujet mérite cependant de faire l'objet d'une réflexion avec les éditeurs pour l'avenir ;
- nos partenaires européens ont marqué un grand intérêt pour le projet de bibliothèque numérique européenne et la signature du contrat passé par la Grande-Bretagne avec Microsoft n'exclut pas nécessairement sa participation ultérieure à ce projet ; plus récemment, des contacts ont également été noués avec les dirigeants des grandes bibliothèques francophones de Belgique, de Suisse et du Canada ;
- la Bibliothèque nationale de France a collaboré avec ses partenaires russes à la numérisation du fonds Voltaire à Saint-Pétersbourg ;
- les échos rencontrés par le projet de bibliothèque numérique dans l'opinion, ont permis d'en souligner le caractère éminemment politique ;
- le site « Richelieu » a la responsabilité d'un fonds d'une très grande richesse et qui est lié à la mémoire collective ; il est nécessaire d'assurer, dans les meilleurs délais, les travaux de mise en sécurité, dont le budget global devrait s'établir autour de 140 millions d'euros ;
- le projet de bibliothèque numérique européen doit être engagé très rapidement si nous ne voulons pas être pris de vitesse.