Intervention de Bertrand Alexandre

Office parlementaire d'évaluation des politiques de santé — Réunion du 6 juin 2007 : 1ère réunion
Table ronde — « les vaccins en france : quels enjeux pour l'industrie pharmaceutique et la recherche

Bertrand Alexandre, directeur de la BU de GSK France :

a fait valoir que les industriels regroupés au sein du Leem s'efforcent de proposer des solutions, de développer de nouveaux vaccins et des outils permettant de les évaluer, mais aussi d'aider les autorités à définir les recommandations et à instaurer des mécanismes de financement.

L'accès au marché français est particulièrement compliqué du fait d'une procédure lourde et opaque et de délais plus longs que pour les autres produits de santé. Un dialogue plus constructif serait donc souhaitable entre les autorités de santé et les industriels, permettant à ces derniers de communiquer des informations complémentaires en cours d'instruction, de commenter l'avis avant sa publication et éventuellement de faire appel de la décision. L'objectif est de permettre l'émission de recommandations dans un délai maximum d'un mois après l'autorisation de mise sur le marché (AMM). Il convient également d'améliorer la coordination entre les différentes instances, en particulier avec la commission de la transparence et le comité économique des produits de santé, sur la question du prix des vaccins.

L'objectif de ces mesures est de mieux valoriser le vaccin. Actuellement, cette valorisation est fonction du service médical rendu (SMR), fondé essentiellement sur des critères cliniques, alors que le vaccin a aussi un impact important sur le niveau sanitaire général de la population. L'arrivée d'un deuxième fournisseur, offrant une alternative à l'approvisionnement, est également un facteur qui doit être pris en compte. Les bénéfices ne sont donc pas toujours immédiats, d'autant que le vaccin a un coût non négligeable pour l'industrie.

Si la France souhaite garder une place de premier plan dans le secteur du vaccin, il convient de renforcer les efforts dans le domaine de la recherche, y compris par le biais de collaborations public-privé, et de faciliter les créations d'emplois industriels.

L'industrie pharmaceutique a besoin du soutien des autorités pour améliorer la couverture vaccinale. En effet, si 80 % des Français et 98 % des professionnels de santé déclarent avoir une opinion très positive de la vaccination, cela ne signifie pas pour autant qu'ils soient eux-mêmes vaccinés... Les médecins attendent notamment beaucoup des pouvoirs publics pour faire passer le message dans la population, rendue frileuse à l'égard des vaccins depuis les contestations opposées au vaccin contre l'hépatite B. De fait, ce sont aujourd'hui les laboratoires qui assurent la communication sur les calendriers vaccinaux, sans véritable aide du ministère de la santé, qui se contente de publier des informations sur son site Internet.

Le président Jean-Michel Dubernard, député, a souhaité savoir s'il existe une base de données sur les complications observées à la suite d'une vaccination.

a reconnu qu'il convient certes de s'interroger sur les résultats produits par un vaccin, mais aussi de connaître le taux de couverture de la population et de réfléchir aux évolutions souhaitables du calendrier vaccinal. Il faut savoir que la France présente une couverture vaccinale de 30 % seulement des nourrissons contre l'hépatite B, contre 90 % en Allemagne et en Italie, compte tenu des réticences de nombreux patients. La couverture n'est pas optimale non plus pour la rougeole, dont le virus continue pourtant à sévir.

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