a expliqué que le but de cette étude est d'évaluer le bon usage des médicaments psychotropes, à travers une série de sept questions énoncées dans le cahier des clauses particulières. Plus précisément, il s'agit de définir et d'analyser un éventuel phénomène de surconsommation de ces médicaments, en particulier par rapport aux autres pays européens ou en fonction de critères tels que l'âge ou l'appartenance à une catégorie socioprofessionnelle, de manière à dresser le profil des gros consommateurs. En d'autres termes, l'étude doit avoir un niveau d'analyse très précis.
Au-delà de l'idée courante selon laquelle il y aurait surconsommation de psychotropes en France - sentiment véhiculé par les médias depuis de nombreuses années -, il est en effet essentiel de disposer de données plus précises et plus fiables concernant l'ampleur exacte de ce phénomène ainsi que de la consommation inadaptée de ces médicaments. En réalité, on ne saurait occulter le paradoxe qui résulte de la coexistence d'un recours abusif aux psychotropes par une frange de la population et de l'existence de personnes souffrant de troubles psychiatriques mais non diagnostiqués ou non traités par voie médicamenteuse. Ce paradoxe doit être analysé et les facteurs explicatifs de la surconsommation précisément déterminés. C'est l'objet des deux questions suivantes du cahier des clauses particulières.
La quatrième question vise à évaluer l'efficacité des actions engagées par les pouvoirs publics et l'assurance maladie afin de lutter contre les prescriptions inadaptées. L'étude devra également présenter les alternatives thérapeutiques et les moyens de sortir de la dépendance aux médicaments psychotropes. Des propositions de recommandations pour l'action publique devront enfin être établies.
En tout état de cause, on ne peut affirmer d'emblée que les médicaments psychotropes sont systématiquement nocifs ; c'est pourquoi il convient plutôt de raisonner en termes d'évaluation de leur ratio bénéfice-risque.