En réponse aux différents intervenants, M. Patrick Weil a apporté les précisions suivantes :
- le pourcentage préconisé, dont on peut discuter l'ordre de grandeur, s'appliquerait à chaque lycée. Au regard des résultats obtenus au baccalauréat, les meilleurs élèves obtenaient ce droit d'entrée dans les CPGE ;
- l'adoption de la réforme proposée ne modifierait pas la pratique administrative en vigueur pour les inscriptions en CPGE, car les dossiers de pré-inscription seraient préparés en fonction du dispositif d'information ;
- la procédure proposée repose sur l'objectif d'assurer l'égalité entre les territoires et de donner sa chance à l'élève déjà capable d'être le meilleur dans un environnement donné ;
- l'initiative du Texas est soutenue majoritairement, certes, par les démocrates de la législature, mais aussi par les élus républicains des zones rurales. De même, en France, les établissements situés en zone rurale ne sont pas reconnus au sein du système scolaire, les témoignages de nombreux parlementaires venant corroborer cette affirmation ;
- l'expérience des Etats-Unis conduit à s'interroger sur la pérennité de la procédure dérogatoire initiée par l'Institut d'études politiques de Paris, même si elle a créé une dynamique favorable au sein des lycées ayant signé une convention avec cet établissement ;
- la durabilité des expériences actuelles, observées de manière positive, mais qui s'avèrent limitées, risque de provoquer des réactions politiques et sociales justifiées en l'absence d'un dispositif garantissant le principe d'égalité des chances à l'ensemble des lycéens ;
- le dispositif mis en place au Texas fait l'objet d'une évaluation permanente et tel devrait être le cas des mesures susceptibles d'être appliquées en France ;
- le système actuel d'inscription aux CPGE qui invite les candidats à formuler douze choix, comporte des effets pervers liés à l'auto-censure des élèves de province, qui n'osent pas mentionner les meilleurs lycées parisiens. Il serait préférable qu'ils puissent formuler six demandes dans le secteur de leur domicile et six dans une autre région ;
- il est nécessaire de mobiliser les grandes écoles pour qu'elles développent le tutorat d'élèves boursiers ;
- il apparaît préférable de remplir l'ensemble des classes préparatoires existant sur le territoire plutôt que de construire de nouvelles infrastructures ;
- compte tenu du nombre important d'élèves titulaires d'une mention très bien au baccalauréat, il convient de leur assurer au minimum 50 % des places en classes préparatoires. Toutefois, un équilibre doit être trouvé afin de réserver aux meilleurs élèves de chaque lycée un pourcentage limité des places ;
- les responsables politiques ne proposant généralement pas la suppression des classes préparatoires, il est nécessaire d'introduire davantage de justice dans le dispositif ;
- il convient à la fois de développer les liens entre les universités et les grandes écoles et de prévoir des équivalences pour les élèves des classes préparatoires qui n'accèderaient pas à une grande école ;
- essentiel, le travail d'information et d'orientation s'avère insuffisant et il devra être obligatoirement amélioré dans tous les établissements ; l'inégalité sociale dans l'accès aux grandes écoles se trouve renforcée par la nature de certaines épreuves, telle qu'une épreuve de culture générale qui, en l'absence de programme, s'avère difficile à préparer ;
- à ces difficultés s'ajoutent le problème du financement des déplacements des candidats dont le domicile est éloigné des lieux où se déroulent les concours ;
- un système d'accès automatique des titulaires de mention très bien au baccalauréat entraînerait une nécessaire sélection, compte tenu du nombre des intéressés ;
- on manque aujourd'hui d'informations concernant les mentions au baccalauréat des lycéens en classes préparatoires, lycée par lycée.
Présidence de M. Jacques Valade, président.