a remercié la commission et son président de lui donner ainsi l'occasion de présenter, d'une part, le projet de décret précisant le contenu du socle commun des connaissances et compétences, et de répondre, d'autre part, aux interpellations sur l'ouverture sociale de l'accès aux grandes écoles.
Il a rappelé, tout d'abord, que le principe d'un socle de connaissances et de compétences que tout élève doit maîtriser à l'issue de sa scolarité obligatoire, avait été approuvé par le Parlement dans la loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école, à l'issue de vifs débats.
Le projet de décret précisant le contenu de ce socle a obtenu, le 22 mai dernier, à l'unanimité, un avis favorable du Haut conseil de l'éducation et a été présenté, pour avis, au Conseil supérieur de l'éducation le 8 juin. La parution prochaine du décret marque l'aboutissement d'un travail de rédaction et d'une large concertation avec les organisations syndicales et les fédérations de parents d'élèves.
a indiqué que ce texte répondait à une question simple, mais néanmoins essentielle : quelles sont les connaissances de base que tout élève doit posséder à la fin de la scolarité obligatoire ? Alors que cela peut sembler évident, c'est pourtant la première fois depuis Jules Ferry que l'éducation nationale dit clairement quel sera le contenu fondamental de l'éducation obligatoire, c'est-à-dire ce que « nul n'est censé ignorer ».
Il a insisté, ensuite, sur les impératifs qui ont guidé l'élaboration du socle, précisant d'abord que celui-ci avait vocation à s'adresser à tous, y compris aux « apprentis junior », et qu'il devait pour cela être clair.
En effet, les services et les corps d'inspection du ministère vont devoir en tenir compte pour la rédaction des programmes. Mais avant tout, les enseignants devront lire et connaître ce texte pour l'intégrer dans leurs cours, de même que les parents, afin de comprendre les finalités de l'éducation, savoir ce que leurs enfants vont apprendre et suivre leurs progrès.
Aussi, par l'existence et la nature de ce socle, la Nation s'adresse à chacun pour exprimer ses attentes pour ses enfants.
Il a insisté, ensuite, sur la nécessité, inscrite dans la loi, d'évaluer l'acquisition du socle, à différentes étapes de la scolarité :
- un premier palier, à la fin du cycle des apprentissages fondamentaux (au CE1), correspondra notamment à l'acquisition de la lecture courante et de l'écriture ;
- un deuxième palier, à la fin de l'école primaire, validera l'acquisition des règles fondamentales de la grammaire, de la conjugaison, du calcul élémentaire et des quatre opérations ;
- enfin, comme le prévoit la loi, le diplôme national du brevet permettra d'évaluer la maîtrise du socle à la fin du collège.
En application de la loi, le Gouvernement présentera, tous les trois ans, au Parlement, un rapport sur la prise en compte du socle dans les programmes et sur sa maîtrise par les élèves.
a souligné, en outre, la modernité de ce socle, qui comprend la maîtrise des technologies de l'information et de la communication ainsi que celle des langues vivantes, en particulier à l'oral. Il a salué, à cet égard, la contribution utile apportée par le rapport de M. Jacques Legendre sur l'enseignement des langues étrangères.
Puis il a fait observer que le socle ne se référait pas qu'à des connaissances, mais également à des compétences et attitudes, conformément aux recommandations d'un rapport du Conseil européen de 2001. Il s'agit ainsi non seulement de savoirs, mais aussi de savoir-faire et de savoir-être.
Par ailleurs, l'un des éléments du socle vise à développer l'autonomie et l'initiative chez les jeunes, pour leur donner les moyens, notamment, d'approfondir leurs connaissances.
a souhaité, enfin, que le socle soit européen et républicain, en participant, tout d'abord, à l'émergence d'une véritable identité européenne, notamment par la connaissance de ses oeuvres fondatrices : l'Iliade, l'Odyssée, la Bible, les récits de la fondation de Rome.
Le socle comprend en outre les compétences sociales et civiques nécessaires à la construction de l'identité citoyenne. Il s'agit ainsi de mettre en place un véritable parcours civique, au terme duquel chaque élève devra connaître les droits et devoirs de tout citoyen.
Enfin, le socle est républicain parce qu'il définit une culture et des repères communs, constituant le « ciment de la Nation », et permet ainsi de refonder la communauté nationale sur un ensemble de connaissances et de valeurs partagées.
Il a considéré, par ailleurs, que la restauration du lien civique reposait également sur la relance de l'ascenseur social, par le renforcement de l'égalité des chances et de la promotion par le mérite.
Il a souligné que l'éducation nationale avait un rôle majeur à jouer, notamment pour permettre aux meilleurs élèves issus de familles modestes d'accéder aux filières d'excellence, vers lesquelles se dirigent trop peu de lycéens des quartiers défavorisés.
Il a estimé, toutefois, s'agissant des classes préparatoires, que c'était moins la procédure de recrutement que le dispositif d'information en direction de ces élèves qui en était la cause. Il s'agit donc de les convaincre que les filières d'excellence sont aussi faites pour eux.
A cette fin, M. Gilles de Robien, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, a indiqué que l'action menée par le ministère depuis son arrivée s'articulait en trois grands axes :
- stimuler l'ambition des élèves des secteurs défavorisés ;
- recruter davantage d'élèves boursiers en classes préparatoires, conformément à la volonté exprimée par le Président de la République ;
- favoriser les expériences innovantes.
Relevant, d'abord, qu'une ambition scolaire se construit tout au long de la scolarité, il a insisté sur la nécessité d'apporter, dès le collège, un appui aux élèves des quartiers défavorisés présentant un bon potentiel, afin de les amener à envisager l'entrée dans des filières d'excellence.
Tel est l'un des objectifs de la mobilisation de 100.000 étudiants au service de 100.000 élèves de l'éducation prioritaire. Ce tutorat repose sur le volontariat d'étudiants de première année de grande école et de deuxième ou troisième année de licence. Ils seront chargés d'accompagner un groupe d'élèves pendant une année scolaire, afin de les aider à organiser leur travail, à bâtir leur projet et de leur faire découvrir le monde de l'enseignement supérieur, dont ils sont souvent très éloignés, pour qu'ils puissent s'y projeter.
Le deuxième axe de l'action engagée par le ministère consiste à agir directement sur le recrutement en vue d'augmenter le nombre d'élèves boursiers en classes préparatoires. Ces derniers n'y représentent en effet que 18 % des effectifs, alors que leur part est de 25 % en moyenne dans l'enseignement supérieur.
Afin de tendre, dès la rentrée 2006, vers l'objectif d'un tiers d'élèves boursiers en classes préparatoires fixé par le Président de la République, M. Gilles de Robien, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, a rappelé qu'il avait mobilisé les recteurs, lors des rencontres mensuelles, ainsi que les proviseurs de lycée :
- dans un premier temps, ceux-ci ont informé les élèves de terminale sur les opportunités qu'offrent ces filières d'excellence ; les résultats sont déjà perceptibles, puisque les candidatures en classes préparatoires ont progressé de 6,8 % par rapport à l'an dernier ;
- dans un second temps, ils vont contacter tous les élèves boursiers ou issus de milieux défavorisés ayant obtenu une mention bien ou très bien au baccalauréat, qui n'ont pas présenté de candidature spontanée en classes préparatoires, pour leur en proposer l'accès, dans le cadre de la procédure complémentaire de recrutement.
Un bilan de cette action sera réalisé dès la rentrée prochaine. En parallèle, ces élèves boursiers qui s'engageront dans un parcours long et exigeant devront bénéficier d'un soutien spécifique. Les centres régionaux des oeuvres universitaires et scolaires (CROUS) mettront à leur disposition une offre de logement adaptée, en leur réservant des places dans les résidences universitaires.
Abordant, enfin, les expériences innovantes menées dans les établissements proposant des classes préparatoires, M. Gilles de Robien, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, a cité l'exemple des classes spécifiques d'accueil pour les élèves socialement défavorisés mises en place notamment dans les lycées Thiers à Marseille, Henri IV à Paris et Camille-Julian à Bordeaux.
Il a insisté sur le fait que ces classes, proposant une offre de formation renforcée, constituaient une offre supplémentaire et non une voie parallèle. Elles doivent permettre aux élèves de rejoindre, dès que possible, une classe préparatoire ordinaire. Enfin, ces dispositifs expérimentaux sont soutenus, accompagnés et évalués par les services du ministère.
En conclusion, M. Gilles de Robien, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, s'est félicité que par le socle, permettant de refonder une culture commune qui sera le ciment de la Nation, et par la relance de l'ascenseur social, son ministère soit ainsi engagé dans une dynamique positive, qui consolidera l'unité de notre pays et l'esprit de solidarité.
Un large débat a suivi l'intervention du ministre.