En réponse à ces intervenants, M. Gilles de Robien, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, a apporté les précisions suivantes :
- le socle ne traduit pas une ambition sans moyens ; il ne faudrait pas sous-estimer, en effet, les ressources et capacités des quelque 1,245 million de personnels de l'éducation nationale ; la réponse à la question des meilleures méthodes d'enseignement repose avant tout sur une approche qualitative, et non quantitative ;
- 54 % des représentants au Conseil supérieur de l'éducation ont voté pour le projet de décret ou se sont abstenus, ce qui est un résultat plutôt encourageant pour cette instance ; en outre, les 28 personnes qui ont pris la parole ont été nombreuses à reconnaître, en dépit de leur opposition initiale au principe même de socle commun, que le projet de décret apportait des réponses à leurs interrogations ; en effet, certains de leurs amendements ont été pris en compte dans le texte ;
- le rapport de la Cour des comptes et l'audit de modernisation lancé par le ministère du budget ont tous deux mis en évidence l'existence d'un gisement d'enseignants de 28.000 équivalents temps plein (ETP) ; aussi, la nécessité d'une bonne gestion incite à réexaminer la situation des enseignants « hors face à face élèves », ainsi que le système de décharges mis en place dans les années 1950, pour voir si celles-ci restent justifiées ;
- le projet de décret relatif à l'apprentissage junior prévoit qu'un bilan de compétences est réalisé à l'entrée dans le dispositif, au regard des objectifs du socle commun, dont l'acquisition fera l'objet d'une validation à l'issue de la formation ; par ailleurs, les établissements proposant des formations d'apprentis juniors seront désignés à la suite d'un appel d'offres, de façon à garantir la priorité donnée à l'acquisition du socle ;
- à chaque étape de l'évaluation, les élèves ne maîtrisant pas les connaissances et compétences du socle bénéficieront d'un soutien destiné à combler leurs lacunes, dans le cadre d'un programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) ;
- des modules spécifiques destinés à l'acquisition du socle devront être introduits dans les formations au CAP (certificat d'aptitude professionnelle) et au BEP (brevet d'études professionnelles) ;
- le dispositif des assistants d'éducation, notamment des assistants pédagogiques, permet à la fois d'assurer un accompagnement des élèves et d'apporter aux étudiants qui exercent ces fonctions une première expérience pédagogique ou éducative précieuse ; ce n'est évidemment pas la même chose que le système des IPES qui était un système de prérecrutement pendant la période de massification de l'enseignement secondaire, mais cela permet de faire apparaître ou de confirmer des vocations pour le métier de professeur ;
- la diffusion de l'information a d'abord pris appui sur les recteurs, qui seront chargés, après les résultats du baccalauréat, de prendre contact avec tous les meilleurs bacheliers pour leur faire connaître les perspectives d'études auxquelles ils peuvent prétendre ;
- la commission du débat national université-emploi, présidée par le recteur M. Patrick Hetzel, qui présentera un rapport provisoire d'ici le 30 juin, devrait apporter des réponses intéressantes en matière d'orientation ; par ailleurs, le nouveau portail Internet « www.étudiant.gouv.fr » diffusera des données relatives aux débouchés et à l'insertion des étudiants pour chaque filière ;
- s'agissant des internats pour les étudiants en classes préparatoires, la répartition des compétences relative aux lycées doit s'y appliquer ; en outre, les CROUS sont mobilisés pour leur proposer des offres d'hébergement ;
- il convient de laisser se développer les initiatives en faveur de l'ouverture sociale des filières d'excellence et de ne pas brider cet élan ; néanmoins, il reviendra ensuite au ministère d'évaluer les expériences menées et de mettre en avant celles dont les résultats sont positifs, afin de favoriser leur diffusion ;
- l'action « 100.000 étudiants pour 100.000 élèves », qui se met progressivement en place, aura des effets positifs sur la transition entre le lycée et l'enseignement supérieur ;
- la mise en place des commissions académiques sur l'enseignement des langues vivantes fera l'objet d'une évaluation dès l'an prochain ; la politique de diversification a déjà donné des résultats positifs, avec le développement de l'apprentissage de l'allemand et des 6e « bilangues » ; par ailleurs, une information sur les parcours de langues possibles est diffusée aux familles ;
- l'expérience « La Main à la pâte », initiée par le professeur Charpak, constitue une démarche exemplaire, si bien qu'il est envisagé de la prolonger au collège.