Je vous souhaite tout succès dans votre mission, mais vous devez faire face à des vents contraires, à commencer par la révision générale des politiques publiques. En supprimant des postes, l'État se prive de moyens humains de qualité. Pour intensifier le rayonnement de notre culture à l'étranger, il faudrait d'abord lui rendre sa place dans notre propre pays ! Les artistes ont toujours joué un rôle important dans le dialogue entre les civilisations, qu'il faut plus que jamais promouvoir. La France est l'un des rares pays à avoir sa propre industrie cinématographique et musicale ; nos dispositifs peuvent intéresser les pays qui souhaitent défendre la diversité face au soft power uniformisant des États-Unis.
Dans un entretien au Figaro, vous dites que l'Institut français n'a pas uniquement vocation à organiser des expositions et à subventionner le spectacle vivant. Mais qui mieux que les artistes et les créateurs peut donner « envie de France » ?
J'ai lu dans la presse que Marin Karmitz, délégué général du Conseil de la création artistique, a emmené des intellectuels à New York dire que la culture française n'existe plus... Craignez-vous que ce Conseil, mis en place par le Président de la République, ne vienne parasiter votre action ?