Après avoir rappelé que son organisation était le principal syndicat de l'enseignement professionnel, M. Christian Lage, secrétaire général du SNETAA a souligné que l'annonce de la généralisation du baccalauréat professionnel en trois ans avait été relativement brutale. Elle n'était au surplus accompagnée d'aucune autre précision. Pour le SNETAA, la rénovation de la voie professionnelle ne pouvait se limiter au baccalauréat professionnel en trois ans. Les discussions avec le ministère de l'éducation nationale ont donc porté sur la construction d'un véritable parcours au sein de l'enseignement professionnel, qui pourrait conduire un élève du CAP au BTS. Le baccalauréat professionnel en trois ans n'est qu'un élément de ces cursus. La généralisation de ce rythme de formation ne se fera donc pas aux dépens des autres diplômes préparés au sein de l'enseignement professionnel.
Il a fait observer que, sur ce point, la rénovation de la voie professionnelle se ferait dans des conditions différentes de celles qui prévalaient lors de la création du baccalauréat professionnel, puisque l'implantation de ces nouveaux cursus s'était alors faite grâce à la suppression de plus de 300 000 places de CAP.
a alors fait observer que la nécessité de créer un tel parcours conduisant du CAP au BTS trouvait son origine dans deux facteurs :
- en amont, la réforme du collège menée en 2005 a conduit à la disparition quasi générale des enseignements de préprofessionnalisation. La classe de 3e étant désormais largement indifférenciée, le problème de l'orientation se pose donc avec une acuité particulière ;
- en aval, la logique de la circulation des étudiants et des travailleurs dans l'Union européenne impose non seulement d'élever les niveaux de qualification finalement atteints par les élèves, mais également de construire des cursus compatibles avec les crédits d'apprentissage européens pour la formation et l'enseignement (ECVET).
Il a ensuite reconnu les difficultés que pourraient rencontrer certains élèves pour suivre un parcours d'enseignement en trois ans. C'est pourquoi le SNETAA a négocié avec le ministère de l'éducation nationale la création d'un accompagnement personnalisé pour tous les élèves. De même, la possibilité pour un élève ayant obtenu un CAP de rejoindre un cycle conduisant au baccalauréat a été reconnue. En tout état de cause, il faudra agir avec souplesse.
Il a enfin attiré l'attention des membres de la commission sur le fait qu'à ce parcours offert aux élèves devait faire pendant un parcours proposé aux enseignants. Il y aurait en effet un certain paradoxe à permettre aux lycéens de poursuivre leurs études en BTS et d'empêcher les professeurs qui les ont conduits à la réussite d'enseigner dans les sections de techniciens supérieurs (STS).
a conclu son propos en soulignant qu'il s'agissait bien, en construisant ce nouveau parcours, de donner un sens concret à l'égale dignité que chacun s'accorde à reconnaître aux différentes filières.
Un large débat a suivi l'intervention de l'orateur.
- Présidence de Mme Colette Mélot, vice-présidente -