Intervention de André Dulait

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 16 octobre 2007 : 1ère réunion
Projet de loi de finances pour 2008 — Défense - Audition du général jean-louis georgelin chef d'état-major des armées

Photo de André DulaitAndré Dulait, co-rapporteur du programme 178 « Equipement et soutien des forces » :

a demandé des précisions sur l'évolution des effectifs prévue en 2008, notamment sur le nombre de postes non pourvus, de postes supprimés et sur celui des départs en retraite non remplacés. Il s'est enquis des perspectives en matière de recrutement dans les années à venir, et des efforts à consentir pour préserver l'attractivité des carrières militaires et fidéliser les personnes recrutées. Il a souhaité enfin savoir quels étaient les enseignements tirés des opérations en Afghanistan.

En réponse le Général Jean-Louis Georgelin, chef d'état-major des armées, a apporté les précisions suivantes :

- le projet de loi de finances pour 2008 comprend effectivement 6 037 suppressions de postes, qui permettront une économie de 73,7 millions d'euros ; de plus, 7 °500 postes non pourvus seront supprimés ;

- les chefs d'état-major d'armée doivent conserver leur autonomie en matière de recrutement : en effet, seule leur implication directe dans ce processus peut permettre l'adéquation entre les besoins et les embauches ;

- l'armée française maintient un rythme satisfaisant de recrutement, en dehors de quelques spécialités très techniques. Ce n'est le cas ni aux Etats-Unis d'Amérique, ni en Grande-Bretagne. L'objectif pour la France est de recruter des personnels capables d'être de bons soldats : dans cette perspective, les armées doivent présenter une image attractive. Les sondages d'opinion montrent une perception très positive du rôle de l'armée française dans la population, ainsi qu'une appréciation positive sur son action, notamment en opérations extérieures ;

- les armées recrutent annuellement 35 000 personnes, dont une majorité sous contrat ; à l'issue de celui-ci, leur retour à la société civile s'opère dans des conditions satisfaisantes et contribue à la bonne image de notre armée ;

- les aléas de l'opération militaire menée en Afghanistan depuis 2001 , , découlent d'une certaine difficulté à organiser dans de bonnes conditions la conduite stratégique de la crise. Après les succès militaires obtenus initialement par la coalition, l'objectif se portait sur la stabilisation du pays, pour lui permettre un essor politique et économique. La direction stratégique de cette opération par la communauté internationale est marquée par les conceptions parfois divergentes entre les pays participants : ainsi les Etats-Unis et la Grande-Bretagne se sont fortement impliqués militairement, alors que l'Allemagne, la France et l'Italie avaient une vision plus nuancée des actions à mener. Ces difficultés sont apparues lorsque les actions proprement militaires ont cédé le pas aux impératifs de reconstruction politique, économique et judiciaire ; celle-ci ne peut être utilement menée qu'en lien avec les autorités afghanes, dont la fragilité est reconnue. Ce conflit souligne la difficulté, pour une armée occidentale, de faire face à des actions menées par de petits groupes déterminés utilisant des armes « bricolées », mais dévastatrices, comme les engins explosifs improvisés (IED). La mise au point rapide de brouilleurs a permis de les contrer. L'intervention en Afghanistan est compliquée par la porosité de sa frontière avec le Pakistan. Sur place, l'action militaire est entravée par le manque d'hélicoptères de transport et l'insuffisance des forces d'infanterie. Les actions de formation au profit de l'armée nationale afghane souffrent d'une carence en matériels de communication interopérables avec ceux de la coalition.

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