s'est inquiété de la baisse des crédits attribués au fonctionnement de l'armée de terre, de 126 millions d'euros en 2007 à 112 millions d'euros dans le PLF 2008. Ces crédits maintiennent le nombre annuel de jours d'activité à 96, comme l'an passé, alors que la norme est de 100, mais traduisent une tendance persistante en matière d'entraînement qui pourrait, à terme, affecter le caractère opérationnel des forces. Il s'est également inquiété du coût engendré par d'éventuelles restructurations en matière d'implantations militaires, qui entraîneront des dépenses initiales de dépollution et de recherche d'acquéreurs. Il a donc estimé que les marges de manoeuvre financière attendues de cette rationalisation ne se feraient sentir qu'après plusieurs années. Puis il a évoqué l'externalisation des tâches annexes au métier militaire, comme l'entretien des espaces verts ou le transport de personnels, que la professionnalisation a conduit à confier à des sociétés privées, et déploré que le coût de ces prestations ne cesseait de croître. Il a enfin mis l'accent sur les lacunes de l'armée française en matière de drones d'observation. Il s'est demandé si elles pouvaient être en partie compensées par nos avions de reconnaissance et nos systèmes spatiaux d'observation. Il s'est enquis de l'évolution du programme de drones MALE (moyenne altitude longue endurance).
En réponse, le Général Jean-Louis Georgelin, chef d'état-major des armées, a apporté les précisions suivantes :
- l'entraînement est un gage d'efficacité des armées et la diminution du nombre annuel de jours d'activités pourrait devenir préoccupante. De plus, le volume des troupes projetées en OPEX rend plus difficile l'organisation des périodes d'entraînement. Les armées ne pourront conserver leur capacité à recruter que si leur entraînement comme leurs équipements sont de bonne qualité ;
- la révision générale des politiques publiques (RGPP) a pour objectif de produire des économies dont 50 % reviendraient à l'administration qui les a effectuées. Mais le coût initial des restructurations éventuelles est indéniable et reste pour l'instant sans solution. Celle-ci pourrait peut-être passer par l'instauration d'un fonds spécial ou par des cessions accélérées d'actifs ;
- l'armée britannique, qui a été le plus loin dans l'externalisation, dispose d'un budget supérieur de 9,7 milliards d'euros à celui de l'armée française, alors que le niveau d'investissement est identique dans les deux armées. L'armée française se distingue donc par un faible coût de fonctionnement, qui risque néanmoins d'augmenter en cas de dérive des coûts d'externalisation ;
- l'utilisation des drones d'observation doit être envisagée en complémentarité avec celle des avions de reconnaissance et des satellites. Le drone MALE a effectivement rencontré des difficultés de mise au point qui ont suscité un retard de plus de deux ans. L'armée de terre possède déjà le système de drone terrestre intérimaire (SDTI), dont le déploiement avait été envisagé au Liban dans le cadre de la FINUL renforcée. Les forces françaises qui sont déployées dans ce pays disposent d'une défense antiaérienne et d'éléments de guerre électronique de nature à les protéger, mais, d'une manière générale, elles doivent pouvoir être déployées avec l'ensemble des moyens dont elles sont équipées, dont les drones. L'armée de terre française se verra prochainement dotée du système FELIN (fantassins à équipements et liaisons intégrés), ainsi que des VBCI (véhicule blindé de combat d'infanterie) qui viendront renforcer les moyens de reconnaissance ;
- le projet franco-allemand-espagnol de drone « Advanced- UAV » devrait aboutir à l'horizon 2015, mais est marqué par des difficultés d'harmonisation caractéristiques de toute coopération internationale.