», a souligné que les premières années de la LPM 2003-2008 avaient été marquées par un important volume de crédits non consommés et reportés, qui se montaient à 2,8 milliards d'euros au début 2005. Début 2007, ce montant a été réduit à 1,5 milliard d'euros. Il a souhaité savoir si cette résorption des crédits de report serait poursuivie. Puis il a évoqué les propos tenus récemment devant la commission par M. Hervé Morin, ministre de la défense, sur la priorité donnée au renforcement de l'approche interarmées. Ce rapprochement s'est déjà effectué pour le missile sol-air Aster 30, désormais placé sous la seule responsabilité de l'armée de l'air, et pourrait s'appliquer au commandement et à la gestion des hélicoptères. Il a donc souhaité savoir les domaines dans lesquels il pourrait être renforcé. Puis il a déploré la persistance de la dégradation des capacités d'aéromobilité, du fait de l'arrivée tardive du NH-90 et a souligné que dans les deux ans à venir, la majorité de la flotte d'hélicoptères militaires ne seraont plus aux normes imposées pour la circulation aérienne générale. Il a donc souhaité connaître le sentiment du chef d'état-major des armées sur ce point critique.
En réponse, le Général Jean-Louis Georgelin, chef d'état-major des armées, a apporté les précisions suivantes :
- la fin des années 90 avait été marquée par un faible taux de consommation des crédits en dépit de la revue de programmes effectuée en 1998 ; en revanche, la LPM 2003-2008 a été marquée par un taux de consommation de 100 % des crédits, à laquelle s'ajoutait une résorption de 800 millions d'euros de crédits de report. Cependant, cet apurement financier n'est pas achevé et il subsiste 1,5 milliard d'euros de report qui, vraisemblablement, ne pourront pas être utilisés en 2007, même partiellement ;
- le système sol-air moyenne portée, composé notamment du missile Aster 30, a en effet été placé sous une autorité interarmées unique (l'armée de l'air), ce qui s'est accompagné d'une diminution de la cible du programme. L'approche interarmées devra également être privilégiée pour le parc d'hélicoptères qui fera l'objet d'une gestion globale à tous les stades (achat, entretien, emploi), afin d'obtenir des économies d'échelle. Autre piste de réflexion, les avions de combat répartis entre l'armée de l'air et l'aéronautique navale pourraient également bénéficier d'une gestion plus globale. Des synergies devront également être trouvées en matière de renseignement, d'organisation générale, de soutien et de formation. Il ne faut cependant pas dissimuler que ces rapprochements seront parfois difficiles à effectuer, et que leurs bénéfices financiers mettront du temps à apparaître ;
- la France n'est pas à la veille d'une rupture capacitaire majeure en matière d'hélicoptères de transport, mais la situation est en effet tendue. Les normes édictées par l'OACI (Organisation de l'aviation civile internationale) s'appliqueront en France, mais pas en OPEX. La flotte actuelle va bénéficier de la rénovation des hélicoptères de type Cougar et de la poursuite de la livraison d'hélicoptères EC 725 pour les forces spéciales.