s'est enquise des raisons pour lesquelles le Maroc a finalement décidé d'acquérir des F16 américains au détriment du Rafale français, et a rappelé les propos du ministre de la défense, déplorant « l'hyper technologie » du Rafale. Elle a souhaité connaître le rôle respectif des industriels et des états-majors dans cette « hyper-technologie ». Elle a souhaité savoir où en était l'avion de transport européen A 400 M. Elle a ensuite évoqué les attaques électroniques massives dont l'Estonie avait été la cible en avril 2007, conduisant à la paralysie des réseaux vitaux de cet Etat durant quelques heures, et s'est interrogée sur les capacités de la France à résister à des agressions de ce type.
En réponse, le Général Jean-Louis Georgelin a apporté les éléments suivants :
- les raisons qui ont conduit le Maroc à choisir le F16 au détriment du Rafale sont complexes et ne n'ont pas été déterminées par les performances respectives des deux appareils ;
- les exportations d'équipement militaire conduisent les pays fournisseurs à proposer des matériels haut de gamme : les avions doivent être ainsi dotés, au minimum, de la liaison 16 et de nacelles de reconnaissance de dernière génération, faute de quoi ils ne peuvent intéresser d'éventuels clients ;
- les conditions d'emploi militaire, en particulier l'interopérabilité au sein de l'OTAN, mais aussi les impératifs industriels ont tendance à nous conduire vers la sophistication des matériels ;
- le constructeur de l'A 400 M affiche six à douze mois de retard dans ce programme, ce qui conduirait à une mise en service courant 2010. Il convient d'avoir à l'esprit que le dernier avion de transport militaire, le Transall, a été réalisé en coopération franco-allemande en 1967. Depuis cette date, les compétences se sont étiolées, notamment en matière de motorisation, ce qui explique pour partie ces retards;
- la sécurité des systèmes d'information relève du SGDN (Secrétaire général de la défense nationale). Il est indéniable que les sociétés modernes sont fragiles du fait de leur sophistication, mais les systèmes d'information militaires s'efforcent d'intégrer des protections dès leur conception ;