Intervention de Robert del Picchia

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 16 octobre 2007 : 1ère réunion
Projet de loi de finances pour 2008 — Défense - Audition du général jean-louis georgelin chef d'état-major des armées

Photo de Robert del PicchiaRobert del Picchia, vice-président :

a souhaité connaître les implications concrètes d'une réintégration pleine et entière de la France dans l'ensemble des structures de l'OTAN.

En réponse, le Général Jean-Louis Georgelin a apporté les précisions suivantes :

- dans son discours du 27 août dernier, le président de la République a exprimé sa volonté de renforcer la politique européenne de sécurité et de défense, tout en ayant un regard nouveau sur une alliance atlantique rénovée. La question de la place de la France au sein de l'OTAN doit en effet être examinée au regard de certaines réalités. Aujourd'hui, sur 11.000 militaires français en opération hors du territoire national, 4.000 le sont dans le cadre d'opérations nationales, 3.600 dans le cadre d'une opération de l'OTAN, 1.800 au titre d'une opération des Nations-unies et 400 dans le cadre d'une opération de l'Union européenne. La France a participé à toutes les opérations réalisées par l'OTAN. Tout en restant membre de l'Alliance, elle s'était retirée de la structure militaire intégrée en 1967, à une époque où l'OTAN disposait d'unités déployées en permanence sur le sol européen et susceptibles d'être engagées sous très faible préavis en cas d'agression du Pacte de Varsovie. La situation est aujourd'hui totalement différente, et il n'y a plus de dispositif permanent de forces intégrées, mais seulement une structure de commandement où la France a d'ailleurs inséré une centaine de personnels.

L'appartenance de notre pays à l'OTAN n'a d'ailleurs pas empêché l'utilisation de troupes nationales en Algérie dans les années 50, pas plus que les Britanniques n'ont été gênés pour engager les leurs aux Malouines. La France est le cinquième contributeur au budget de l'OTAN, ce qui en représente 12,7 %. Elle participe à la force de réaction de l'OTAN et accueille sur son sol, à Lille, un état-major qui peut être mis à disposition de l'OTAN. La question de l'autonomie de notre politique de défense dans le cadre de l'Alliance atlantique ne se pose donc pas aujourd'hui en des termes aussi tranchés que le laisse parfois penser le débat sur la réintégration dans l'OTAN.

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