Intervention de Ahmad Shah Ramazan

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 17 janvier 2007 : 1ère réunion
Audition de M. Ahmad Shah ramazan président de la commission des relations internationales du sénat d'afghanistan

Ahmad Shah Ramazan, président de la Commission des relations internationales du Sénat d'Afghanistan :

En réponse à ces questions, M. Ahmad Shah Ramazan a apporté les réponses suivantes :

- la proposition pakistanaise de miner la frontière avec l'Afghanistan ne saurait constituer une réponse appropriée au problème de l'infiltration des groupes de combattants talibans et d'Al Qaida en territoire afghan ; une coopération beaucoup plus étroite entre les deux gouvernements est nécessaire dans le domaine de la sécurité ; il revient à la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement pakistanais afin qu'il prenne davantage en compte les préoccupations sécuritaires et les demandes de coopération de l'Afghanistan ; par ailleurs, il sera indispensable de travailler à une délimitation définitive de la frontière entre les deux pays ;

- la coopération en matière de police est importante, mais les résultats obtenus ne sont pas à la hauteur des efforts de la communauté internationale ;

- les difficultés rencontrées depuis plusieurs mois pour venir à bout de la résistance de quelques groupes armés contraste avec la rapidité avec laquelle la coalition était parvenue à chasser les talibans à l'automne 2001 ;

- le développement de cultures de substitution exige une action de longue durée sur une dizaine d'année afin de garantir des solutions efficaces et pérennes ; on a constaté que le simple octroi de primes n'avait en rien dissuadé les producteurs de poursuivre la culture du pavot ;

- les producteurs n'assurent pas eux-mêmes la commercialisation du pavot ; la fabrication de la drogue et le trafic passent par un nombre réduit de personnes qu'il est facile d'identifier ; certaines d'entre elles sont malheureusement protégées par leur proximité avec l'appareil politico-administratif ;

- la reconstruction n'est pas aussi rapide qu'il le faudrait ; elle bute sur l'absence d'activités économiques susceptibles de fournir un travail et des revenus à la population ;

- le gouvernement afghan ne peut assurer seul sa sécurité ; la suspension ou la réduction de l'aide internationale entraînerait ipso facto le retour des talibans et d'Al Qaida ; seule, une augmentation de l'aide internationale peut garantir la stabilisation de l'Afghanistan ;

- la situation de la femme s'est considérablement améliorée depuis la chute des talibans, même s'il subsiste des difficultés dans certaines régions ; les femmes occupent désormais une place importante dans les emplois de l'administration d'Etat ;

- le renforcement des sanctions sur les consommateurs de drogue ne résout pas la question de l'éradication de la culture du pavot.

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