Puis, observant de nouveau que les modèles économiques devaient impérativement intégrer les contraintes de la physique, M. Jean-Luc Thomas a expliqué qu'il était impossible de savoir quels chemins physiques étaient réellement empruntés par l'électricité lors de son transit. A la demande de M. Bruno Sido, président, il a explicité le sens physique des lois de Kirchhoff (loi des noeuds, loi des mailles) exprimant la conservation de la puissance en raison de l'impossibilité de stocker l'électricité et soulignant qu'un déséquilibre était de nature à créer de brusques variations de fréquence pouvant causer congestions et pannes. Exposant ensuite la possible contribution de la recherche-développement à la problématique de la sécurisation de l'approvisionnement en électricité, il a suggéré :
- l'établissement d'un centre européen des réseaux énergétiques, qui pourrait être une fondation pour la recherche en systèmes électriques ouverte à tous les acteurs du marché et au monde académique ;
- le développement de capacités de « diagnostic » et de « radiographie » des réseaux électriques, notamment par l'observation des régions en situation de faiblesse, la détermination de critères de sécurité opérationnelle, le développement des systèmes de prévisions des « black out », etc.
- l'élaboration d'outils propres à traiter les situations critiques, tels que le renforcement des lignes, l'augmentation des marges de sécurité, l'amélioration de la robustesse des réseaux ou la détermination de protocoles pour minimiser les congestions...