Intervention de François Autain

Commission d'enquête sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le Gouvernement de la grippe A — Réunion du 9 juin 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Louis Merle professeur de pharmacologie président de la commission de pharmacovigilance de l'agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé

Photo de François AutainFrançois Autain, président :

A une question de M. François Autain, président, demandant s'il y avait une sous-déclaration des erreurs, comme il y a une sous-déclaration d'effets indésirables, M. Louis Merle a répondu que tel était certainement le cas.

Il a ensuite détaillé les problèmes soulevés à propos de la sclérose en plaque et du syndrome de Guillain-Barré.

Six cas de scléroses en plaque ou de poussées de scléroses en plaques et neuf cas de syndromes de Guillain-Barré seraient survenus à la suie de la vaccination, dans l'état actuel des choses.

Encore une fois, on peut penser que c'est beaucoup. Mais ce n'est pas le cas. Le syndrome de Guillain-Barré et la sclérose en plaques sont des maladies auto-immunes, ce qui signifie que l'organisme se défend contre lui-même, dont on ne connaît pas les causes. Chaque année, 1 800 à 2 000 cas de scléroses en plaques ou de syndromes de Guillain-Barré surviennent spontanément en France. On sait que le syndrome de Guillain-Barré peut survenir après une infection ou une intervention chirurgicale. Les origines de la sclérose en plaques restent inconnues.

On a donc observé quelques cas, moins nombreux que ce que statistiquement on aurait pu avoir. On ne peut pas établir de lien de causalité. On a constaté seulement que, quelques semaines après la vaccination, sont apparues des manifestations qui peuvent orienter vers un syndrome de Guillain-Barré ou une sclérose en plaques.

Ce ne sont pas des pathologies qu'on diagnostique spontanément à la différence, par exemple, d'un malaise après une injection. Lorsque, au contraire, une douleur dans un membre ou une paralysie apparaît des semaines plus tard, le lien de causalité n'est pas facile à établir. Mais, dans le cas des syndromes de Guillain-Barré, il y a un suivi très particulier, un observatoire a été mis en place sous l'égide de l'AFSSAPS, associant des structures de neurologie et de réanimation. Le diagnostic est donc bien étudié et l'on essaie de connaître les antécédents des malades.

Au regard de l'ensemble de ces éléments, il n'y pas d'orientation pour le moment pour affirmer un lien entre la vaccination et la survenue du syndrome de Guillain-Barré. Cette conclusion fait également consensus dans le milieu neurologique. Toutefois, il s'agit d'une notion statistique, car il y aura toujours des cas individuels chez lesquels on ne peut pas s'empêcher de faire une relation de cause à effet.

Il a estimé que cette question lui rappelait un débat analogue lors de la vaccination contre l'hépatite B. L'orientation vers un lien entre le vaccin et l'apparition de scléroses en plaques était plus forte que pour la grippe pandémique.

a demandé si la relation de cause à effet était plus faible non seulement en chiffres absolus, mais aussi proportionnellement, compte tenu du nombre de personnes vaccinées.

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