Intervention de Louis Merle

Commission d'enquête sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le Gouvernement de la grippe A — Réunion du 9 juin 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Louis Merle professeur de pharmacologie président de la commission de pharmacovigilance de l'agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé

Louis Merle :

a répondu qu'il n'avait pas mis en cause l'utilité des vaccinations, mais le fait de vacciner en une fois un enfant contre plusieurs maladies, ce qui représente peut-être une agression immunitaire un peu trop importante. Il a précisé qu'il n'était pas compétent pour apprécier l'efficacité de la vaccination.

Il a ensuite abordé la question des effets indésirables des antiviraux utilisés lors de la pandémie grippale.

Deux antiviraux ont été utilisés en France :

- le Tamiflu (oseltamivir) ;

- le Relenza (zanamivir).

Pendant la pandémie de grippe, 523 000 ordonnances ont prescrit l'emploi de Tamiflu, essentiellement à des fins curatives (dans 94 % des cas). Dans 20 % des cas, l'utilisation a concerné des enfants de moins de 12 ans.

Soixante-huit cas jugés graves sont apparus après l'administration de Tamiflu, dont un peu plus du quart chez des enfants de moins de 12 ans et 40 % chez des adultes.

Parmi ces soixante-huit cas graves, il y a eu quatre décès. Trois d'entre eux ont une explication qui exclut la responsabilité du médicament antiviral. Mais le quatrième pose problème : il s'agit d'un homme de 42 ans qui s'est suicidé par pendaison, et qui n'avait pas d'antécédent psychiatrique.

Certes, l'absence d'antécédent ne signifiait pas qu'il n'y avait pas de risque de suicide. On n'a pas d'autre explication, mais ce cas n'en soulève pas moins un problème si on voulait administrer le Tamiflu de manière préventive chez des sujets pouvant présenter un risque sur le plan psychiatrique. Il y a eu par ailleurs des manifestations connues, qui ne surprennent pas, comme des hallucinations ou des problèmes psychiatriques mineurs, qui peuvent aussi être liées à la présence de fièvre ou d'une pathologie. Le cas de suicide, en l'absence d'information supplémentaire, soulève en revanche des questions.

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