a évoqué à ce propos l'affaire du sang contaminé : personne n'a évalué son coût sanitaire, économique, financier et humain. Il a ensuite indiqué que les responsables politiques étaient un peu dans la même situation que les experts : eux aussi ont le souvenir de certains de leurs prédécesseurs cloués au pilori pour n'avoir pas pris au sérieux certains risques, pour n'avoir pas fait preuve de prudence. Le sang contaminé, l'épisode de la canicule ont été des phénomènes très traumatisants et, dans la gestion de la pandémie, la crainte d'être accusé de négligence a sans doute conduit à amplifier le désastre. M. Mathias Matallah a estimé qu'actuellement on n'était sans doute pas psychologiquement en mesure de gérer ce type de crise en prenant le recul nécessaire. Il faudra trouver un juste équilibre entre la « négligence » et l'obsession du risque zéro. On n'y arrivera sans doute pas tout de suite. Il faudra peut-être une demi-génération pour que s'efface de la mémoire collective des décideurs le souvenir du traumatisme laissé par les crises passées. En conclusion de son propos, M. Mathias Matallah s'est également dit incapable de déterminer s'il y avait eu, au plan national, collusion entre les experts et l'industrie.