Intervention de Mathias Matallah

Commission d'enquête sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le Gouvernement de la grippe A — Réunion du 9 juin 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Mathias Matallah président de jalma cabinet de conseil spécialisé en économie de la santé

Mathias Matallah :

a répondu qu'il ne disposait pas de tels éléments et a souligné la difficulté de chiffrer les coûts de la campagne. Prend-on en compte les seuls coûts directs, ou les coûts directs et indirects, et que doit-on inclure dans ces derniers ? Avant d'apprécier un chiffrage, il faut d'abord s'interroger sur la méthodologie de la construction du coût. Par exemple, va-t-on prendre en compte les consultations chez les généralistes causées par la grippe ? On devrait le faire si l'on voulait comparer les coûts de la vaccination saisonnière avec ceux de la vaccination pandémique. Il serait d'ailleurs très intéressant de pouvoir apprécier le « surcoût » réel de la grippe pandémique, mais aussi de comparer l'impact, en matière de morbi-mortalité, de la grippe saisonnière et de la grippe pandémique, ce qui est aussi très difficile. On ne connaît pas, par exemple, le nombre de cas de grippe : les estimations du nombre de personnes atteintes par le virus varient de un à trois. On ne connaît que le nombre des personnes vaccinées. Il est même difficile d'évaluer le nombre des décès : lors de la canicule, on a recensé quelque 15 000 décès pendant l'été, et puis on s'est aperçu que sur l'année, on n'observait pas une surmortalité correspondante, ce qui signifie que beaucoup des personnes victimes de la canicule, qui étaient par ailleurs très âgées et en très mauvaise santé, seraient sans doute décédées dans l'année. Peut-on comparer le nombre des décès imputés à la grippe H1N1 avec celui des morts dus à la grippe saisonnière, pour lesquels on avance des chiffres de l'ordre de 3 500 à 5 000 décès par an ?

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