Puis M. Yannick Bodin, rapporteur de la mission d'information, a exposé les propositions, concrètes et pragmatiques du rapport, déclinées autour de 4 axes : lever l'autocensure en aidant les jeunes à oser les classes préparatoires, encourager l'accès et le suivi des étudiants en classe préparatoire, multiplier, mieux coordonner et évaluer les expérimentations et prolonger la réflexion dans plusieurs domaines.
Il a indiqué que la première priorité consistait à lever l'auto-censure, car il faut véritablement aider les jeunes à oser les classes préparatoires. Dans ce domaine, les équipes éducatives ont un rôle central à jouer, car elles sont des chevilles ouvrières en matière d'information et d'orientation des élèves et elles sont les mieux à même de repérer et valoriser les « potentiels ».
Le rapporteur a précisé quelques-unes des mesures préconisées dans ce domaine par la mission :
- afin que les élèves et leurs familles soient mieux informés sur l' « éventail des possibles », une plaquette d'information devrait présenter à tous, de façon simple et synthétique, les différentes filières de formation ;
- l'heure de « vie de classe » en seconde et en première devrait être consacrée à une présentation des possibilités de poursuite d'études après le baccalauréat ;
- le « portail unique » d'accès à l'enseignement supérieur, expérimenté avec succès dans l'académie de Nantes, devrait être généralisé, pour assurer une meilleure lisibilité de l'offre de formations « post-bac ».
Il a souligné ensuite que l'ensemble des interlocuteurs de la mission avaient dénoncé les défaillances du système d'orientation des élèves. Afin d'y remédier, la mission estime qu'il conviendrait :
- d'encourager les services d'orientation scolaire à promouvoir les bons élèves et à soutenir les ambitions, plutôt qu'à opérer un « tri sélectif » par échecs successifs ;
- que l'aide à la préparation et à l'élaboration d'un projet personnel ou professionnel des élèves soit inscrite au titre des missions fondamentales des professeurs de collège et de lycée, et qu'elle soit donc prise en compte dans les services d'enseignement ;
- que cette dimension soit mieux intégrée dans la formation initiale et continue des maîtres ;
- que le conseil de classe du deuxième trimestre de terminale soit dédié à l'orientation.
Parallèlement, le rapporteur a indiqué que la mission jugeait indispensable de démystifier les classes préparatoires, notamment en rénovant la stratégie d'information et de communication sur ces filières, et de briser certaines idées reçues, pour assurer une égalité d'information entre les jeunes et lutter contre le phénomène de « délit d'initié » constaté aujourd'hui.
Cette démystification devrait passer également par le développement de contacts directs entre professeurs de lycée et de CPGE, et entre élèves et étudiants, dans le cadre de convention entre établissements. Il s'agirait ainsi de contribuer à forger une image plus concrète et précise de l'organisation et du contenu de ces filières de formation, certes sélectives et exigeantes, mais accessibles aux bons élèves motivés.
a fait part également du souhait de la mission de renforcer l'information sur deux points essentiels :
- assurer une plus large publicité, au sein des établissements, sur les modalités de recrutement en classes préparatoires, les procédures d'inscription et le caractère désormais sécurisé de ce parcours, les classes préparatoires s'inscrivant dans le schéma « LMD » (licence-master-doctorat) ;
- mieux informer les lycéens des filières technologiques sur l'existence des classes préparatoires dont l'accès leur est réservé.
Il a présenté ensuite le second axe des propositions de la mission, qui consiste à encourager l'accès et le suivi des étudiants en classe préparatoire.
A cette fin, il convient de favoriser à la fois la mobilité des étudiants et la proximité des classes préparatoires, les deux termes de ce débat étant compatibles dans le cadre d'une politique équilibrée du territoire.