Intervention de Bruno Toussaint

Mission commune d'information sur le Mediator — Réunion du 17 février 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Bruno Toussaint directeur de la revue « prescrire »

Bruno Toussaint :

Il est important que les moyens financiers et humains de la pharmacovigilance en France soient augmentés. En France comme dans d'autres pays, la pharmacovigilance est en effet sous-développée. Je parle évidemment de la pharmacovigilance à financements publics. Les préconisations des instances de pharmacovigilance doivent notamment avoir autant de poids que les préconisations des commissions d'AMM. La situation actuelle doit donc être modifiée puisque la commission de la pharmacovigilance doit toujours en référer à la commission d'AMM. Nous devons trouver un meilleur équilibre. L'équilibre est également le mot-clé du nouveau système à mettre en place s'agissant des rapports de force avec les firmes pharmaceutiques, qui sont omniprésentes dans le système. Par exemple, le budget de fonctionnement de l'Agence du médicament est de l'ordre de 100 millions d'euros chaque année. Le chiffre d'affaires de la firme Servier est quant à lui de l'ordre de 3 milliards d'euros. Il existe ainsi une énorme disproportion de moyens qui rend les firmes pharmaceutiques omniprésentes dans le domaine de la santé. Les firmes pharmaceutiques financent la recherche clinique, un grand nombre d'experts, une partie de la formation des professionnels de santé, une bonne partie des associations de patients, etc. Il est nécessaire à cet égard de rééquilibrer les rapports entre les acteurs de la santé, en remettant notamment les firmes pharmaceutiques à leur place.

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