a qualifié la situation financière actuelle de « magnifique ». Il a en effet insisté sur le fait que le monde connaissait une période de « surabondance » en matière financière, le paradoxe étant que les économies réelles, les territoires et les peuples, et singulièrement la France, ne profitaient pas ou pas assez de cette « surabondance ». Il a indiqué que sa réflexion s'orientait autour de deux thèmes : les conséquences d'un arrêt ou d'une inversion de la dynamique financière et les failles du système. Il a estimé que cette économie de la surabondance aurait nécessairement un terme et que la question à se poser était celle des moyens de préparer ou d'anticiper ce choc. A l'appui de sa thèse sur la surabondance, il a évoqué le rapport du Fonds monétaire international (FMI) d'avril 2006, qui relevait que l'économie mondiale n'avait jamais connu depuis l'après-guerre une situation économique aussi favorable, avec une quatrième année consécutive de croissance supérieure à 4 %. Il a noté que ce cercle, en apparence vertueux, s'organisait autour de deux moteurs, qui étaient la Chine et les Etats-Unis, ce dernier pays s'endettant constamment auprès de la Chine, ce qui rendait possible, pour cette dernière, d'écouler sa production. Il a remarqué que les Etats-Unis semblaient avoir fait le choix de ne jamais retrouver un équilibre économique et que cette situation pouvait s'apparenter à une forme de « pacte stratégique » entre les deux pays. Il a souligné, cependant, les risques qui pourraient résulter d'un changement de comportement de la Chine, le jour où ce pays choisirait de réorienter son épargne vers la consommation intérieure.
a évoqué la situation des entreprises qui se trouvaient actuellement à la tête de trésoreries très abondantes, prenant en exemple les entreprises des pays du G7 qui affichaient des bénéfices cumulés de 1.300 milliards de dollars en 2004. Il a remarqué que l'essentiel était réinvesti suivant deux canaux : la réduction du capital par le biais du rachat d'actions et du versement de dividendes massifs d'une part, la croissance externe via les OPA d'autre part. Il a rappelé que, dans le passé, les profits étaient considérés comme « les investissements de demain et les emplois d'après-demain » alors que les dividendes d'aujourd'hui pourraient être qualifiés de « bulles de demain et de krachs d'après-demain ». Il a observé que certaines nations tentaient de se réapproprier les richesses ainsi produites, à l'image de la Russie, du Vénézuela et de la Bolivie, en ce qui concernait les matières premières, ou du Japon et des Etats-Unis dans d'autres domaines, ce qui appelait à une réflexion sur la manière dont les Etats, et singulièrement en Europe, pouvaient organiser, de manière républicaine, des circuits économiques qui, livrés à eux-mêmes, suscitaient spontanément ces phénomènes dangereux de surabondance financière et d'appauvrissement économique.